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Oncologie

Tumeurs cancéreuses : la première thérapie ciblée par microARN ralentit leur croissance

Par la rédaction

Des chercheurs américains ont mis au point une thérapie qui ralentit la croissance des tumeurs. 

Narith_2527/IStock
Différentes approches peuvent être envisagées pour soigner un cancer. C’est notamment le cas des traitements médicamenteux, de la radiothérapie ou encore de la chirurgie.
Des chercheurs américains ont mis au point une thérapie qui incite les cellules cancéreuses à absorber un fragment d’ARN permettant de bloquer naturellement la division cellulaire.
Les résultats positifs sont à prendre avec du recul car les essais n'ont été effectués que des souris.

Il existe différents types de traitements pour soigner les cancers comme la chirurgie, la radiothérapie ou encore les traitements médicamenteux. "Le choix de ceux qui vous sont proposés est effectué par plusieurs médecins lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP)", a précisé l’Institut national du Cancer. 

Une thérapie anticancéreuse qui bloque la division cellulaire 

Récemment, des chercheurs de l’université de Purdue (États-Unis) ont développé une thérapie anticancéreuse, qui incite les cellules cancéreuses à absorber un fragment d’ARN permettant de bloquer naturellement la division cellulaire. Les résultats de ces travaux ont été publiés dans la revue Oncogene. 

Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont testé la thérapie sur des souris. Cette nouvelle piste thérapeutique associe un système d’administration, qui cible les cellules cancéreuses à une version spécialement modifiée du microARN-34a, une molécule qui agit en ralentissant ou en arrêtant la division cellulaire.

Thérapie par micro ARN : "Je suis convaincue que cette approche est meilleure que le traitement standard actuel"

D’après les résultats, le microARN-34a ciblé a ralenti ou inversé la croissance tumorale chez les rongeurs, mais il a également supprimé l'activité d'au moins trois gènes - MET, CD44 et AXL - qui peuvent être responsables du cancer et de la résistance à d'autres thérapies anticancéreuses. En effet, les tumeurs traitées avec la nouvelle thérapie n’ont pas augmenté de taille au cours d’un suivi de 21 jours contrairement aux tumeurs non traitées qui ont triplé de volume pendant cette période. 

Pour les responsables de l’étude, cette thérapie pourrait être efficace seule et en combinaison avec des médicaments lorsqu’elle est utilisée contre des cancers ayant développé une résistance aux médicaments. "Lorsque nous avons obtenu les données, j'étais aux anges. Je suis convaincue que cette approche est meilleure que le traitement standard actuel et que certains patients en bénéficieront", a affirmé Andrea Kasinski, auteure principale et professeure agrégée de sciences biologiques William et Patty. 

Thérapie ciblée par microARN : des résultats encourageants à prendre avec des pincettes

Cette étude n’est cependant pas la première à montrer de bons résultats chez la souris. “Des études pré-cliniques chez la souris, similaires à celle décrite, avaient effectivement suggéré que l'administration d'une version chimiquement modifiée du microARN miR-34a pouvait réduire la progression tumorale”, explique le chercheur du CNRS Hervé Seitz. “Mais quand l'essai clinique a été initié chez l'Homme en 2013, il a mis en évidence de gros problèmes : pas d'action anti-tumorale chez l'Homme, et au contraire, des effets secondaires sévères, parfois mortels, et qui semblaient attribuables au traitement.” Pour ces raisons, l’essai clinique avait été interrompu en septembre 2016.