La démence vasculaire est la deuxième forme de démence la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer. Elle est causée par des troubles de la circulation sanguine dans le cerveau, entraînant la destruction de neurones, et par effet domino le déclin cognitif. Malheureusement, il n'existe actuellement aucun traitement curatif pour cette maladie touchant principalement les personnes âgées de plus de 70 ans. Mais, une étude menée par des chercheurs des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et de l'université de Genève (UNIGE) pourrait changer la donne.
Démence vasculaire : le récepteur CCR5 est impliqué dans la mort des neurones
Dans le cadre de leurs travaux visant à mieux comprendre les mécanismes de la démence vasculaire, les scientifiques suisses se sont intéressés au récepteur aux chimiokines 5 (CCR5). Il s'agit d'une protéine réceptrice liée aux chimiokines, les messagers chimiques du système immunitaire. L'équipe a étudié son fonctionnement via des expériences in vitro sur des neurones de souris mais également une série d'essais avec des volontaires. Les résultats ont révélé que le CCR5 joue un rôle crucial dans la réponse des cellules cérébrales au stress oxydatif et la mort des neurones. Il serait ainsi un biomarqueur de la démence vasculaire pour les auteurs.
De plus, les chercheurs ont découvert un lien entre une variante génétique spécifique du CCR5 et une autre protéine appelée apolipoprotéine E (ApoE), déjà liée aux démences associées à l'âge. "Les personnes de plus de 80 ans porteuses de ce génotype spécifique présentent un risque onze fois plus élevé de développer une démence vasculaire", précise Benjamin Tournier, biologiste au Département de psychiatrie des HUG, enseignant au Département de psychiatrie de la Faculté de médecine de l’UNIGE et premier auteur dans un communiqué paru le 4 septembre.
Maladies neurocognitives : une identification précoce des risques de démence
Les résultats, publiés dans la revue Alzheimer’s and Dementia, offrent de nouvelles perspectives dans la prévention et le traitement des démences vasculaires liées à l'âge. "C’est une avancée majeure qui ouvre des portes pour l’identification précoce des individus à risque et pour la mise au point de thérapies ciblées. C’est un espoir considérable pour notre société concernant les maladies neurocognitives dans leur ensemble", explique Dina Zekry, médecin-cheffe du Service de médecine interne de l’âgé des HUG et professeure associée au Département de réadaptation et gériatrie de la Faculté de médecine de l’UNIGE.
De plus, en ciblant spécifiquement le CCR5, il serait envisageable de développer des thérapies plus efficaces permettant d’améliorer la qualité de vie et la fonctionnalité des patients touchés de démence vasculaire. Toutefois, il est important de souligner que ces conclusions nécessitent des études supplémentaires pour confirmer leur validité et leur applicabilité clinique.