Les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) viennent de lancer une alerte en urgence après que cinq personnes ont été tuées par "des bactéries mangeuses de chair" (aussi appelées "Vibrio vulnificus").
Les professionnels de santé sont notamment invités par les autorités sanitaires à considérer cette bactérie comme une cause possible d'infection des plaies chez les patients ayant été exposés aux eaux près du Golfe du Mexique ou de la côte Est des Etats-Unis.
La bactérie mangeuse de chair peut être fatale
Les personnes peuvent être contaminées si elles ont une plaie ouverte et récente (intervention chirurgicale, coupure, éraflure, tatouage) exposée à la bactérie ou si elles mangent des coquillages insuffisamment cuits.
En règle générale, les personnes infectées par une bactérie mangeuse de chair souffrent de diarrhée, de crampes d’estomac, de nausées et de vomissements. L'infection peut également provoquer des frissons et de la fièvre.
Les plaies contaminées par le Vibrio vulnificus se caractérisent aussi par une évolution nécrosante de la peau et des tissus mous. Si elle n'est pas traitée, elle peut se propager et provoquer un grave empoisonnement du sang potentiellement fatal.
Diabète, maladies hépatiques... La bactérie mangeuse de chair particulièrement dangereuse
"De nombreuses personnes attaquées par la bactérie nécessitent des soins intensifs ou une ablation chirurgicale des tissus", complètent les CDC dans leur communiqué de presse.
L'infection est particulièrement dangereuse pour les individus souffrant d'autres problèmes de santé sous-jacents, tels que le diabète, les maladies hépatiques ou les états d'immunodépression.
La bactérie mangeuse de chair se développe à cause du réchauffement climatique
Les bactéries mangeuses de chair ont une durée d’incubation de quelques jours et se développent davantage entre mai et octobre. Elles ont également tendance à préférer les environnements marins à faible teneur en sel tels que les estuaires.
Comme les bactéries mangeuses de chair préfèrent les eaux tempérées, les taux d'infection dus à ce type d’organisme ont été multipliés par huit entre 1988 et 2018 aux États-Unis en raison du réchauffement climatique.
Par ailleurs, elles pourraient aussi se multiplier sur les côtes européennes, notamment en Méditerranée. Depuis les années 2000, la présence de Vibrio vulnificus a été détectée à plusieurs reprises dans les eaux françaises. 32 cas d'infections à vibrions non cholériques (dont fait partie l'infection à Vibiro vulnificus) ont été recensés dans le dernier bilan de Santé Publique France sur le sujet.