- La commotion cérébrale peut survenir à la suite d’un important choc au niveau de la boîte crânienne.
- Selon une récente étude américaine, une commotion cérébrale précoce pourrait impacter les fonctions cognitives.
- L’équipe scientifique a constaté qu’un jumeau ayant eu une lésion cérébrale traumatique avait un déclin cognitif plus important que son jumeau qui ne présentait pas de commotion cérébrale.
Une récente étude, menée sur des jumeaux, a suggéré qu’une commotion cérébrale précoce pourrait perturber les fonctions cognitives (mémoire, réflexion…) et provoquer un déclin cognitif plus rapide. La commotion cérébrale est une lésion cérébrale causée par un choc à la tête. "Ces résultats indiquent que même les personnes ayant subi des lésions cérébrales traumatiques au début de leur vie et qui semblent s'en être complètement remises peuvent encore présenter un risque accru de troubles cognitifs et de démence plus tard dans la vie", a noté Marianne Chanti-Ketterl, auteure de l’étude et gérontologue à l'université Duke à Durhan (États-Unis). Ces travaux ont été publiés dans la revue Neurology.
De moins bons résultats aux tests cognitifs en cas de commotion cérébrale
Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont recruté 8.662 hommes âgés en moyenne de 67 ans au début du suivi. Près de 25 % des participants avaient vécu une commotion cérébrale pendant leur vie. Ils ont passé un premier test de réflexion au début de l’étude, puis jusqu’à trois fois sur une période de 12 ans. Les scores du test pouvaient aller de zéro à 50. Au premier test, le score moyen des volontaires était de 32,5 points.
D’après les résultats, les jumeaux ayant eu une commotion cérébrale étaient plus à risque d’avoir des résultats inférieurs aux tests cognitifs à l’âge de 70 ans, notamment s’ils avaient perdu connaissance ou qu’ils étaient âgés de plus de 24 ans. Le déclin cognitif était généralement plus rapide chez les participants ayant vécu une lésion cérébrale traumatique.
Lésions cérébrales : des capacités de raisonnement altérées
"Parmi les vrais jumeaux, qui partagent les mêmes gènes et la plupart des mêmes expositions au début de la vie, nous avons constaté que le jumeau qui avait subi une commotion cérébrale avait des résultats de test plus faibles et un déclin plus rapide que son jumeau qui n'avait jamais subi de commotion cérébrale", a précisé Marianne Chanti-Ketterl. En effet, l’équipe scientifique a observé qu’un jumeau ayant eu une lésion cérébrale traumatique après 24 ans obtenait un score inférieur de 0,59 point à l'âge de 70 ans par rapport à son jumeau qui n’avait pas eu de commotion. Les capacités de raisonnement du jumeau avec une lésion cérébrale déclinaient également plus rapidement, de 0,05 point par an.
Aux yeux des chercheurs, leurs conclusions démontrent l’intérêt de prêter attention aux traumatismes crâniens sur le long terme même lorsque le patient semble en bonne santé. "Compte tenu de la tendance à l'augmentation des visites aux urgences en raison de blessures liées à des activités sportives ou récréatives, et du fait que l'on estime à un demi-million le nombre de militaires ayant souffert d'un traumatisme crânien entre 2000 et 2020, l'impact potentiel à long terme des traumatismes crâniens ne peut être négligé. Ces résultats pourraient nous aider à identifier les personnes susceptibles de bénéficier d'interventions précoces susceptibles de ralentir le déclin cognitif, voire de retarder ou de prévenir la démence", a souligné Marianne Chanti-Ketterl.