C’est un chiffre fort révélé par une nouvelle étude OpinionWay commandée par l’association Saf France et Le Parisien.
Alcool et grossesse : des disparités régionales
Même lorsqu’elles savent qu’elles sont enceintes, 27 % des Françaises continuent de boire de l'alcool lors de leur grossesse, exposant ainsi leur enfant au syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF). 5 % d'entre elles admettent même consommer ce genre de boisson plus d'une fois par mois, et 4 % avouent en ingérer plus d'une fois par semaine.
L’étude indique également d’importantes disparités régionales, 38 % des résidentes de l’Île-de-France continuant à boire de l'alcool pendant leur grossesse contre 7 % à La Réunion.
Alcool et grossesse : qu'est-ce que le syndrome d'alcoolisation fœtale ?
Le SAF représente la forme majeure des Troubles Causés par l’Alcoolisation Foetale (TCAF) qui peuvent survenir lorsque la future maman a consommé de l’alcool pendant sa grossesse. Ce type de liquide est en effet un toxique tératogène (provoquant des malformations) qui traverse très facilement le placenta et endommage les cellules en développement du bébé, notamment celles du cerveau.
"Malheureusement, il peut suffire d’un seul apéro ! Bien que nous soyons tous inégaux face au risque, celui-ci est proportionnel à la quantité d'alcool ingérée. Voilà pourquoi il faut absolument bannir l’alcool, et plus que tout les comportements de type binge drinking, dès lors que vous envisagez une grossesse et que vous la menez, pour protéger votre bébé et lui donner les meilleures chances pour l’avenir", précise Denis Lamblin, pédiatre et président de l'association Saf France.
"Les symptômes du syndrome d'alcoolisation fœtale sont multiples et divers selon le stade de développement du foetus, la quantité et la durée de la consommation d’alcool. Malformations faciales, anomalies du système nerveux central provoquant des retards psychomoteurs, déficit intellectuel, problèmes de comportement et d’apprentissage... Dans la plupart des cas, les troubles ne sont pas visibles sur le bébé qui vient de naître mais apparaissent plus tard, au moment de l’entrée en crèche ou à l’école, parfois même vers 6-8 ans et à l'âge adulte, lorsque le cerveau devient plus mature", explique-t-il.
Alcool, grossesse et syndrome d'alcoolisation fœtale : les médecins mal formés
En 2021, un autre sondage OpinionWay pour l’association Saf France démontrait aussi que les médecins généralistes connaissent mal le syndrome d'alcoolisation fœtale. Ainsi, une minorité d'entre eux est capable d’estimer à peu près l’incidence des TCAF et un tiers n’a aucune idée sur cette dernière.
Par ailleurs, seul un sur dix connait le nombre de pathologies favorisées par l’alcoolisation prénatale et un tiers ne pense pas au lien entre les TCAF et la consommation occasionnelle d’alcool pendant la grossesse. Enfin, 33 % des médecins ne parlent pas systématiquement de cette problématique lors d’un suivi de grossesse.
15.000 enfants naissent chaque année en France atteints de syndrome d'alcoolisation fœtale.