Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est le trouble hormonal le plus courant chez les femmes, touchant 7 à 10 % de celles en âge de procréer. Cette maladie est d'ailleurs la première cause d'infertilité féminine. Selon une étude publiée dans la revue Journal of the Endocrine Society, le régime cétogène - qui est riche en graisses et pauvre en glucides - a montré des effets prometteurs sur la santé et la fertilité des femmes qui en souffrent.
Régime cétogène : il fait baisser le taux de testostérone des femmes souffrant du SOPK
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont mené une méta-analyse d'essais cliniques chez des patientes atteintes du SOPK suivant un régime cétogène (ou keto). Le but était d'examiner les effets de cette alimentation sur leurs hormones reproductives (c'est-à-dire l'hormone folliculo-stimulante, la testostérone et la progestérone) ainsi que sur leur poids.
Les données ont montré que les femmes qui avaient suivi un menu Keto pendant au moins 45 jours, présentaient une perte de poids significative et une amélioration de leurs taux d'hormones de reproduction. De plus, leur ratio d'hormones folliculo-stimulantes (FSH) était plus faible. Cela indique qu'elles étaient susceptibles d'avoir de meilleures chances d'ovuler que les autres patientes.
Par ailleurs, ces participantes avaient aussi des niveaux de testostérone plus faibles. Des taux d'hormones sexuelles masculines plus faibles peuvent permettre de freiner la croissance excessive des poils et les autres symptômes liés à un excès de testostérone.
SOPK et keto : une avancée pour la prise en charge
Pour les chercheurs, ces nouvelles découvertes concernant les effets positifs du régime cétogène sur la fertilité des patientes atteintes du syndrome des ovaires polykistiques sont une avancée importante dans la prise en charge de cette maladie.
"Nous avons trouvé une association entre le régime cétogène et une amélioration des niveaux d'hormones de reproduction, qui influencent la fertilité, chez les femmes atteintes du SOPK", a confirmé l'auteur de l'étude Karniza Khalid dans un communiqué. "Ces résultats ont des implications cliniques importantes, en particulier pour les endocrinologues, les gynécologues et les diététistes qui, en plus du traitement médical, devraient soigneusement planifier et personnaliser les recommandations alimentaires individuelles pour les femmes atteintes du SOPK."
Toutefois prudence, le régime cétogène repose sur la suppression quasi-complète des glucides (sucres et amidons : moins de 50 grammes par jour, soit 6 fois moins que la moyenne pour une alimentation équilibrée) et une hausse de la consommation de protéines et de matières grasses. Si, on lui prête des bénéfices dans la perte de poids et la prise en charge de certaines pathologies chroniques comme l’épilepsie ou les maladies inflammatoires chroniques (Crohn, polyarthrite, spondylarthrite, etc), il peut aussi provoquer des carences. Il est donc recommandé de consulter un professionnel de la santé avant de débuter ce régime.