- Dans une étude menée à l'Université de Göteborg, près de 5 % des personnes de 70 ans souffraient de glaucome.
- La moitié d'entre elles ignoraient qu'elles étaient atteintes de cette maladie des yeux.
- Si une vision réduite liée à un glaucome affecte la vie quotidienne, les patients se disent satisfaits de leur qualité de vie.
Le glaucome est la seconde cause de cécité dans les pays développés, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Cette maladie progressive et silencieuse endommage le nerf optique, ce qui peut entraîner une perte de vision sévère, voire la cécité. Malheureusement, de nombreux malades restent non-diagnostiqués. Une étude récente menée à l'Université de Göteborg en Suède a révélé que la moitié des personnes âgées de 70 ans qui souffraient de glaucome, ignorait leur condition.
Santé des yeux : près de 5 % des seniors ont un glaucome
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont utilisé les données recueillies dans le cadre l'étude H70, menée depuis 50 ans par l'Université de Göteborg et qui porte sur la santé des personnes âgées de la ville suédoise. Plus de 1.000 volontaires âgés de 70 ans ont été interrogés sur leur santé oculaire et la présence de glaucome dans leur famille. De plus, 560 participants ont eu une consultation avec un ophtalmologue. Résultat : 4,8 % des personnes examinées étaient atteints de la maladie.
"Parmi celles à qui l'étude a diagnostiqué un glaucome, 15 personnes – soit 2,7 % de tous les participants – ignoraient qu'elles souffraient de la maladie avant d'être examinées", explique Lena Havstam Johansson, responsable de ces travaux, dans un communiqué publié le 7 septembre 2023. "Ainsi, la moitié de volontaires qui souffraient de glaucome ont été diagnostiqués parce qu'ils ont participé à l'étude."
Ces résultats interpellent les chercheurs, car une prise en charge adaptée et précoce permet de réduire les lésions du nerf optique. Ainsi, cette méconnaissance du trouble peut avoir des conséquences sur la vision.
Glaucome : une bonne qualité de vie malgré la maladie
L'équipe suédoise a aussi analysé les réponses des participants aux questionnaires. Si les activités impliquant la vision sont bien affectées par le glaucome, les malades évaluent leur qualité de vie globale aussi bonne que les volontaires n'ayant pas le trouble oculaire. Ils n’étaient ni plus fatigués ni plus déprimés, et avaient des niveaux d'activité physique similaires.
"Ce fut une surprise positive et une découverte qui, je l’espère, pourra apporter du réconfort à de nombreuses personnes ayant reçu un diagnostic de glaucome. Il est difficile de vivre avec une maladie qui altère progressivement la vision, mais la vie peut quand même être belle à bien des égards", confie l'experte.
Glaucome : des facteurs héréditaires en jeu
La recherche a également montré qu'il existait bien des facteurs héréditaires qui contribuent au développement du glaucome. Les personnes diagnostiquées avec la pathologie étaient plus susceptibles d'avoir un parent proche ayant le même diagnostic. Par ailleurs, la pression oculaire est souvent associée au trouble oculaire. Toutefois, il est intéressant de noter que la majorité des individus nouvellement diagnostiqués (67%) avaient toujours une pression oculaire normale.
"Aux premiers stades de la maladie, un œil sain peut compenser la perte de vision, ce qui signifie que de nombreuses personnes pensent que leur vision est aussi bonne qu’avant. Ces études confirment que le glaucome n’entraîne souvent pas initialement une perte d’acuité visuelle, ce qui peut rendre plus difficile la détection de la maladie", concluent les chercheurs dont l'ensemble des travaux ont été publiés dans la revue Acta Ophtalmologica.