- Les femmes enceintes qui subissent des canicules répétées ou prolongées ont plus de risques de mourir que les autres.
- Cette association a été davantage observée chez les mères ayant un niveau d'éducation plus faible ou dont les grossesses ont débuté pendant la saison froide (novembre à avril).
- Pour la période 2013-2015, 262 décès maternels ont été identifiés pour la France entière, soit une mort tous les 4 jours.
Selon une nouvelle étude, l'exposition excessive à la chaleur pendant la grossesse peut augmenter le risque de décès des futures mères.
Augmentation de la mortalité maternelle
"Malgré l'amélioration de la couverture et de la qualité des soins prénataux grâce aux progrès technologiques, la prévalence de la mortalité maternelle continue d'augmenter aux Etats-Unis" déplorent les chercheurs américains en préambule.
Face à l'ampleur de ce phénomène, ils ont donc voulu examiner les associations entre l'exposition à la chaleur pendant la grossesse et la santé des futures mamans. Ils ont en ce sens collecté des données médicales ou environnementales sur une période de 10 ans (du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2018) et ont suivi 403.602 grossesses.
Fortes chaleurs : augmentation de 27 % du risque de décès des mères
3.446 décès maternels (0,9 %) ont été enregistrés durant l'expérience. Après analyse, une forte exposition aux jours de chaleur extrême pendant le troisième trimestre de la grossesse a été associée à une augmentation de 27 % du risque de décès des mères. Des associations plus importantes ont été observées chez les mamans ayant un niveau d'éducation plus faible ou dont les grossesses ont débuté pendant la saison froide (novembre à avril).
"L'ampleur des associations augmentait généralement de l'exposition à la canicule la moins sévère à l'exposition à la canicule la plus sévère", écrivent également les chercheurs dans leur rapport. "Dans cette étude, l'exposition à la chaleur à long et à court terme pendant la grossesse a été associée à un risque plus élevé de mortalité maternelle. Ces résultats pourraient avoir des implications importantes concernant la préservation de la santé des femmes enceintes, en particulier dans un climat changeant", concluent-ils.
La mortalité maternelle, un indicateur fondamental en France
Pour la période 2013-2015, 262 décès maternels ont été identifiés pour la France entière, soit une mort tous les 4 jours. "Si le ratio de décès maternel global reste stable, le profil des causes évolue : la mortalité par hémorragie obstétricale continue de diminuer mais les maladies cardiovasculaires et les suicides sont devenus les deux causes les plus fréquentes" explique Santé Publique France dans son dernier rapport sur la question.
"La mortalité maternelle, malgré sa rareté dans les pays riches, reste un indicateur fondamental de santé. Elle est considérée comme un « événement-sentinelle » dont la survenue témoigne de dysfonctionnements, souvent cumulés, du système de soins", ajoute l'agence de santé.
Le Cnemm (Comité national d'experts sur la mortalité maternelle) entend de son côté la notion de "mort maternelle" comme "le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai d’un an après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite".