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Santé publique

Les ados raccrochent les baskets

Par Mathias Germain

Moins d’un adolescent sur deux pratique une activité physique suffisante pour se maintenir en bonne santé. Et La rentrée des classes est souvent la saison des demandes de dispenses de sport. 

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Chez les 15-17 ans, moins d’un adolescent sur deux a une activité physique, ou sportive, suffisante pour se maintenir en bonne santé. C’est ce que révèle l’étude nationale des consommations alimentaires (INCA2) réalisée par l’AFSSA. L’agence sanitaire pointe du doigt les écrans et les transports. En moyenne, les adolescents passent plus de 3 heures devant des écrans : télévision, console de jeux ou ordinateur… Le temps passé devant les ordinateurs est un réel problème d'autant qu'il s'accompagne de mauvaises habitudes alimentaires : grignotage, soda… Et deux ados sur trois utilisent des transports motorisés pour aller à l’école. Pour cette même tranche d’âge, l’étude INCA 2 indique que 12 % des individus sont en surpoids ou obèses.

La pratique de l’activité physique chez les adolescent varie en fonction des régions. Dans l’est et le sud de la France, le niveau d’activités est plus élevé que dans le nord et l’ouest. Pour le Dr Jean-Luc Grillon, de la direction Jeunesse et Sports de Champagne-Ardenne, ces résultats confirment ce que les médecins savent déjà. « La pratique sportive est insuffisante. C'est particulièrement le cas dans la Marne, un peu moins dans les Ardennes. A une époque, on recommandait 30 minutes par jour de marche rapide. C'est insuffisant chez les jeunes. Une heure d'activité physique par jour est le minimum. Savez-vous que sur 1 heure d'éducation physique à l'école, l'activité physique se limite à 35 % du temps », s’alarme le médecin.

Cette sédentarisation est néfaste rappelle les experts de santé publique. « Depuis les années 70, les jeunes générations de nos sociétés industrialisées perdent chaque année 0,3 % des capacités d’aérobie", signale le Pr Jean François Toussaint, directeur de l’institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (IRMES), qui a remis l’année dernière au ministère de la Santé un Plan national de prévention par l’activité physique et sportive (PNAPS).

Pr Jean François Toussaint, Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport

Les bénéfices de l’APS. Les médecins le savent l’activité physique est un outil bénéfique pour la prévention primaire, mais aussi secondaire et tertiaire (étude Inserm). « Bouger,
c'est aussi bon pour le développement des capacités cognitives ! » rappelle le Pr Jean François Toussaint.

Pr Jean-François Toussaint


Un message qui avait été bien reçu à l’Education nationale. Il y a deux ans le gouvernement avait promis d’ajouter une heure de sport aux élèves de maternelle et du primaire. Mais la suppression de deux heures de cours hebdomadaires et la généralisation de la semaine de quatre jours auront eu raison de cette promesse.

Prescrire de l’APS. La rentrée des classes est souvent la saison des demandes de dispenses de sport… Un bon moment pour rappeler les bénéfices de l’activité physique et sportive et en prescrire. Sur ce sujet, la société française de médecine du sport a mis à disposition une fiche pratique.

 Dr Alain Ducardonnet, cardiologue à l’Institut Cœur Effort Santé.


Des outils pour mesurer la capacité et les besoins
. A la disposition des médecins, le questionnaire d’activité (IPAQ). Cette technique consiste à noter de la durée et de l’intensité des périodes d’activité ou d’inactivité du sujet (durée des périodes de sommeil, repos, marche, école, trajet en bus…). Les activités colligées sont ensuite transformées en données chiffrées à l’aide des tables énergétiques disponibles dans la littérature pour l’enfant et l’adolescent (12). Par exemple, le sommeil correspond à une dépense énergétique de 1 MET (Metabolic Equivalent Tasks = Equivalent métabolique pour une activité donnée ; 1 kcal/kg/min pour le sommeil contre 3 MET pour la marche ; 3 kcal/kg/min). La dépense énergétique totale (DET) est ensuite obtenue par sommation des coûts énergétiques en tenant compte du poids du sujet.
Le jour de la mesure de la dépense énergétique totale des 24 heures, l'enfant est pesé et le questionnaire remis à ses parents. La technique du questionnaire d’activité physique est simple, facile à mettre en œuvre (coût faible, absence d’appareillage), elle nécessite cependant de noter avec précision la duré et l’intensité des différentes périodes d’activité et les données obtenues sont moins précises pour les périodes sédentaires.

Pour mesurer la capacité physique de l’adolescent, les médecins peuvent aussi faire en cabinet le test de Ruffier (Le test de Ruffier-Dickson), ou l’envoyer faire un test d’effort sur tapis roulant en milieu spécialisé. Ces tests donneront des indications précises pour établir un programme d’activités. Par exemple, si un sujet jeune ne dépasse pas les 100 watt au test d’effort, c’est qu’il est vraiment en grande sédentarité. Dans ce cas-là, il faut simplement recommander la marche, et utiliser un podomètre pour savoir si le sujet fait bien les 10 000 pas par jour préconisés par toutes les sociétés savantes.