À l’extrémité des chromosomes, on retrouve les télomères. "Ces séquences d’ADN répétitives ne contiennent pas de gènes : elles sont là pour préserver l’intégrité de notre patrimoine génétique. Mais à chaque fois qu’une cellule recopie son ADN avant de se diviser, elle perd un petit bout de télomère", explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur sa plateforme en ligne.
Les télomères plus courts pourraient augmenter les risques de pathologies dégénératives
D’après une étude publiée dans la revue General Psychiatry, des télomères plus courts à l’extrémité des leucocytes (globules blancs) pourraient être associés à un risque accru de démence. Aux yeux des chercheurs, les télomères pourraient être des marqueurs prometteurs du vieillissement cellulaire et du risque de pathologies liées à l’âge comme la maladie d’Alzheimer ou la démence vasculaire.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont examiné les données médicales de 439.961 personnes âgées de 37 à 73 ans issues de la UK Bioban, afin d’étudier les potentielles associations entre la longueur des télomères des leucocytes et le risque de démence, ainsi que les volumes cérébraux totaux et régionaux.
Lors de la recherche, des analyses d’échantillons sanguins ont été réalisées pour mesurer la longueur des télomères leucocytaires. Au cours des 12 années de suivi, la maladie d'Alzheimer a été diagnostiquée chez 1.551 participants (0,4 %), la démence vasculaire chez 767 (0,2 %) et un autre type de démence chez 5.820 (1,3 %).
Télomères courts : un risque de 28 % de recevoir un diagnostic de la maladie d’Alzheimer
Les responsables de l’étude ont observé que les volontaires ayant les télomères leucocytaires les plus courts étaient 14 % plus susceptibles de recevoir un diagnostic de démence et 28 % plus susceptibles de recevoir un diagnostic de maladie d'Alzheimer par rapport aux personnes ayant les télomères leucocytaires les plus longs.
Des scanners IRM auprès de 38.740 participants ont également été effectués pour examiner la structure de leurs cerveaux. Une association linéaire a été constatée entre les télomères leucocytaires les plus courts et un volume cérébral total plus faible.
Toutefois, cette étude observationnelle ne permet pas d’établir de cause expliquant l’association entre les télomères plus courts et les risques de démence. De plus, ces travaux présentent plusieurs limites. La longueur des télomères n’a été mesurée qu’une fois. Il est donc impossible de déterminer si des changements au fil du temps auraient pu influer sur les risques de démence. Les dossiers médicaux mentionnant des diagnostics de démence pourraient également ne pas être à jour.