En moyenne, il faut trois mois pour avoir une consultation, soit deux fois plus qu’il y a dix ans, selon une étude Ifop pour l’entreprise pharmaceutique Sanofi. Ainsi, en France, près d’un patient sur deux a renoncé à des soins dermatologiques à cause des délais trop longs pour obtenir un rendez-vous.
Difficile de faire un dépistage une fois par an à cause des délais
Pourtant, l’Assurance Maladie conseille aux personnes ayant des facteurs de risque de mélanome (exposition solaire, prédisposition familiale, présence de grains de beauté, etc.) de se faire examiner au moins une fois par an par un dermatologue. Une recommandation que certains Français ont donc du mal à suivre.
"En deux décennies, le nombre de dermatologues en France est passé de 4.000 à moins de 3.000, une tendance préoccupante, souligne Gaëlle Quéreux, cheffe du service de dermatologie du CHU de Nantes, interrogée par France inter. Cela génère des retards dans la prise en charge dans les cancers cutanés. C’est une énorme problématique. C’est un retard dans la prise en charge des dermatoses inflammatoires, et un défaut d’accès au soin pour certains patients."
Pas assez de dermatologues en France
D’autres facteurs expliquent aussi cette situation. En 2017, la Société française de dermatologie prévenait déjà : “la réduction, au fil des années, du numérus clausus des étudiants en médecine pouvant accéder à cette spécialité (la dermatologie) risque de provoquer, à terme, un manque crucial.”
Dans beaucoup de régions en France, les dermatologues qui partent à la retraite peinent aussi à trouver un remplaçant. Selon la Société française de dermatologie, seulement 450 nouveaux dermatologues environ sont formés chaque année.
Pour la surveillance régulière, l’Assurance Maladie recommande de faire des auto-examens de la peau tous les trois mois en observant toutes les parties du corps, de la tête aux pieds. En cas d’anomalie, il faut consulter le plus rapidement possible.