- Il arrive parfois que des émotions moins nobles se mêlent à notre empathie, notamment lorsque nous ressentons de la joie face au malheur d'autrui.
- Si la plupart du temps cette réaction est involontaire, c'est qu'elle est liée à notre propension naturelle à la comparaison sociale.
- Ce sentiment de joie laisse souvent la place à la culpabilité et même aux remords.
Si l'empathie est une émotion profondément ancrée en nous, il arrive parfois que des émotions moins nobles se mêlent à notre empathie, notamment lorsque nous ressentons de la joie face au malheur d'autrui. Ce phénomène complexe, parfois dérangeant, s'explique d'autant plus dans une société où la comparaison sociale et la compétition sont des valeurs dominantes.
L'envie et la comparaison sociale
Vivre dans une société où la réussite est valorisée, et où nous sommes constamment exposés aux réalisations et au bonheur des autres, notamment grâce aux réseaux sociaux, engendre une comparaison, même involontaire.
Lorsque quelqu'un que nous connaissons, ou que nous pensons connaître via les réseaux sociaux, subit un échec ou traverse une période difficile, une réaction de soulagement peut être ressentie du fait de la comparaison de notre propre situation à celle de la personne en difficulté.
Si la plupart du temps cette réaction est involontaire, c'est qu'elle est liée à notre propension naturelle à la comparaison sociale.
L'influence de la rivalité et de la compétition
La rivalité et la compétition sont inhérentes à la nature humaine. Quels que soit les domaines de la vie, nous pouvons nous sentir en compétition les uns avec les autres, qu'il s'agisse d'un emploi, d'une promotion, ou encore de l'attention d'une personne aimée.
Quand un rival ou un concurrent échoue, ou fait face à un revers, il est alors possible de ressentir de la satisfaction. Comme si son échec renforçait notre propre position dans la compétition.
Un sentiment qui soulève des questions sur sa vie
Le sentiment de satisfaction ou de joie ressenti, même de façon éphémère, face au malheur des autres, nous rappelle en réalité la reconnaissance pour notre propre situation. Loin de signifier que nous sommes une personne cruelle et insensible, il doit au contraire nous pousser à réfléchir à nos propres choix et à nos priorités.
C'est pour cela que ce sentiment de joie laisse souvent la place à la culpabilité et même aux remords. L'empathie reprend rapidement le dessus et génère un sentiment de compassion nécessaire pour venir éventuellement en aide à la personne en détresse.
En savoir plus : "Le Petit Livre de l'empathie" de Mariette Strub-Delain.