- Une exposition élevée aux particules fines est associée à un risque plus important de cancer du sein.
- Les particules fines peuvent être issues des gaz d’échappement ou encore de la combustion.
- Des chercheurs français avaient déjà constaté une association entre l'exposition aux particules fines et le cancer du sein.
La pollution de l’air a provoqué 4,2 millions de décès dans le monde en 2019, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Respirer un air pollué augmente le risque de maladies, qu’elles touchent le cœur, les poumons ou les voies respiratoires. Selon une étude récente, la mauvaise qualité de l’air est aussi associée à un risque accru de cancer du sein. Les résultats sont parus dans Journal of the National Cancer Institutes.
Cancer du sein et pollution : comprendre l’impact d’une exposition aux particules fines sur le long terme
Les chercheurs des National Institutes of Health, des organismes américains de recherche médicale, ont analysé des données sur la qualité de l’air qu’ils ont croisées avec des chiffres sur l’incidence du cancer du sein dans les mêmes zones. "La plupart des études précédentes ont évalué le risque de cancer du sein associé à la pollution de l'air au moment de l'inscription à l'étude et n'ont pas pris en compte les expositions passées", indiquent les auteurs. Cette fois, ils ont recueilli des informations sur l’exposition des femmes aux particules fines pendant les 10 à 15 ans avant le début de leurs travaux. "Le cancer du sein peut mettre de nombreuses années à se développer et, dans le passé, les niveaux de pollution de l'air avaient tendance à être plus élevés, ce qui peut rendre les niveaux d'exposition antérieurs particulièrement pertinents pour évaluer le risque de cancer", souligne Rena Jones, co-autrice de l’étude.
Pollution de l’air : plus elle est élevée, plus l’incidence du cancer du sein augmente
Les chercheurs définissent la pollution de l’air comme "un mélange de particules solides et de gouttelettes liquides présentes dans l’air", qui proviennent de différentes sources comme les gaz d’échappement ou les processus de combustion. "La pollution par les particules mesurée dans cette étude avait un diamètre de 2,5 microns ou moins (PM2,5), ce qui signifie que les particules sont suffisamment petites pour être inhalées profondément dans les poumons", précisent-ils.
Ils ont constaté que les augmentations les plus importantes de l'incidence du cancer du sein concernaient les femmes qui étaient exposées à des niveaux de particules plus élevés près de leur domicile, en comparaison à celles qui vivaient dans des zones où ces taux étaient plus faibles. "Nous avons observé une augmentation de 8 % de l’incidence du cancer du sein dans les zones où l’exposition aux PM2,5 est plus élevée, explique Alexandra White, autrice principale de cette recherche. Bien qu’il s’agisse d’une augmentation relativement modeste, ces résultats sont significatifs étant donné que la pollution de l’air est omniprésente et touche presque tout le monde." Elle rappelle que d’autres études sont parvenues au même constat.
Cancer du sein et pollution de l’air : des conclusion similaires dans une étude française
Parmi celles-ci, il y a une recherche parue en 2021, et réalisée par des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’université Grenoble Alpes. Ils avaient constaté que l’exposition à trois polluants était associée à un risque plus élevé de cancer du sein : les particules en suspension avec un diamètre inférieur à 10 microns (PM10), les particules en suspension avec un diamètre inférieur à 2,5 microns (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO2). "C’est pour le dioxyde d’azote que la synthèse des études était le plus nettement en faveur d’un effet néfaste sur la survenue de cancer du sein, précisait-il. Le dioxyde d’azote est principalement émis par des processus de combustion des combustibles fossiles, tels que ceux des moteurs thermiques des véhicules et du chauffage urbain." Selon leurs conclusions, chaque année, environ 1.700 cas de cancer du sein pourraient être attribués à l’exposition à ces polluants.