Il y a un mois, Laura Barajas, 40 ans, a acheté du poisson au marché à San Jose (Californie), puis elle est rentrée chez elle pour le préparer et le déguster seule. Cette activité tout à fait banale a changé sa vie pour toujours… l’animal était contaminé par "des bactéries mangeuses de chair", appelées Vibrio vulnificus.
Bactérie mangeuse de chair : 4 membres amputés après un mois d’hospitalisation
Dès le lendemain, la mère de famille s’est sentie mal. Une fois à l'hôpital, les médecins ont rapidement compris que le plat de poisson n'avait pas été suffisamment cuit et lui avait transmis des Vibrio vulnificus. Ces bactéries mangeuses de chair provoquent des infections très graves. D'ailleurs, l’état de Laura Barajas s’est rapidement dégradé.
"Ils l’ont plongée dans un coma médicalement provoqué. Ses doigts étaient noirs, ses pieds étaient noirs, sa lèvre inférieure était noire. Elle souffrait d’une septicémie complète et ses reins étaient défaillants”, a expliqué son amie Anna Messina à la chaîne américaine KRON et reprise ensuite par le New York Post.
"Elle a failli perdre la vie. Elle était sous respirateur", a-t-elle ajouté.
Hospitalisée depuis plus d’un mois, la Californienne a finalement dû subir une amputation des 4 membres le 13 septembre afin de lui sauver la vie. "Cela a été très lourd pour nous tous. C'est terrible. Cela aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous", reconnaît son amie qui a ouvert une page GoFundMe. L'objectif est de financer ses frais médicaux et l’aider à s’adapter à sa nouvelle vie, une fois sortie de l'hôpital.
Vibrio vulnificus : une hausse des cas inquiétante
Vibrio vulnificus est une bactérie qui prospère principalement dans les eaux du Golfe du Mexique ou de la côte est des Etats-Unis. Elle peut infecter les personnes qui présentent une plaie ouverte (intervention chirurgicale, coupure, éraflure, tatouage) quand elles sont au contact de ces eaux. Il est aussi possible d’être contaminé en mangeant des coquillages et certains poissons, porteurs de la bactérie, crus ou pas assez cuits.
Début septembre, les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) ont lancé une alerte, car cinq personnes avaient été tuées par "ces bactéries mangeuses de chair". Selon les experts, la hausse de cas d’infections observée (multipliés par huit entre 1988 et 2018 aux États-Unis) ces dernières années, est portée par le réchauffement climatique.
Selon les estimations des autorités d’outre-Atlantique, on compte actuellement entre 150 et 200 cas d’infections par Vibro vulnificus par an aux USA. Environ 1 sur 5 se solde par un décès.