Le temps compte dans la maladie de Parkinson. Cette maladie neurodégénérative est progressive, ce qui signifie que les symptômes s’aggravent au fil du temps. "Les patients restent asymptomatiques jusqu’à ce que 50 à 70 % des neurones à dopamine soient détruits et que le cerveau ne soit plus en mesure de compenser cette perte", explique l’Inserm. Le déclin de ces neurones est l’effet principal de la pathologie, il a des conséquences sur de nombreuses fonctions de l’organisme, comme les mouvements, la motivation ou la cognition. Pour ralentir les symptômes, la maladie doit être détectée suffisamment tôt. Une recherche de l'université de Lund pourrait justement aider à accélérer le diagnostic. Dans la revue Nature Aging, ses auteurs expliquent avoir découvert un biomarqueur sanguin permettant de dépister la maladie avant l’apparition des premiers signes.
Maladie de Parkinson : un biomarqueur sanguin anormalement élevé
"Nous avons utilisé des techniques avancées qui nous permettent de mesurer simultanément des milliers de protéines dans une petite quantité d’échantillon, explique Oskar Hansson, professeur de neurologie à l'université de Lund et co-auteur de l’étude Nous avons mené cette étude auprès de 428 personnes afin d'identifier des biomarqueurs pouvant indiquer si un patient ayant des troubles moteurs ou des difficultés cognitives présente des dommages au système dopaminergique dans le cerveau." Cela leur a permis de découvrir que si un patient présente un trouble du système dopaminergique, les niveaux d’un biomarqueur augmentent : le DOPA décarboxylase (DCC). "Dans la présente étude, le DCC s'est avéré élevé chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ainsi que chez les personnes atteintes d'autres maladies entraînant une carence en dopamine dans le cerveau, notent les auteurs. Cependant, le marqueur était normal dans d’autres maladies cérébrales comme la maladie d’Alzheimer." Les scientifiques suédois ont même constaté que le taux était anormalement élevé plusieurs années avant l’apparition des symptômes. Une deuxième étude menée auprès d’un groupe de plus de 150 personnes a confirmé ces résultats.
Biomarqueur sanguin : un futur outil de diagnostic de la maladie de Parkinson ?
D’autres techniques existaient déjà pour mesurer les dommages touchant le système de la dopamine dans l’organisme, mais ces examens nécessitaient des méthodes coûteuses et compliquées à mettre en place. Ces travaux montrent qu’une simple prise de sang pourrait permettre de repérer des anomalies du système dopaminergique.
"Étant donné que les symptômes de diverses maladies neurodégénératives du cerveau se ressemblent, il existe un risque important d’erreur de diagnostic et donc de traitement inapproprié, ajoute le scientifique. Il est donc crucial de trouver des outils et des méthodes de diagnostic plus sûrs." Pour Oskar Hansson, ces résultats représentent aussi l’espoir de repérer la maladie plus tôt pour mieux la soigner. "Je crois qu'à l'avenir, différentes pathologies du cerveau seront traitées avant même que les symptômes ne soient apparents."