- Les personnes âgées présentant des troubles cognitifs légers (troubles de la mémoire, intermédiaires entre vieillissement normal et démence) ont plus de risque d’entrer dans la démence.
- Coupler l’exercice physique à l’entrainement intellectuel améliore beaucoup plus les déficits cognitifs légers, que l’activité physique seule. La vitamine D, malgré ses effets neurologiques reconnus, n’a pas eu d’action sur les troubles cognitifs.
- Suivre des programmes d’exercices physiques aérobiques (marche, vélo…), de renforcement musculaire et d’entrainement cognitif et intellectuel permet d’éviter la démence.
L’exercice physique, les exercices cognitifs (d’acquisition des connaissances) et la vitamine D permettent-ils d’améliorer les troubles cognitifs légers chez les sujets âgés ? Telle est la question que s’est posée une équipe canadienne qui a réussi à prouver que les exercices physiques et intellectuels doivent être couplés pour améliorer les troubles cognitifs légers (troubles de la mémoire, du langage) des personnes âgées en présentant déjà quelques signes. Élément d’autant plus important que les troubles cognitifs légers (intermédiaires entre vieillissement normal et démence) présentent un risque d’évolution vers une démence.
Démence : une étude sur l’exercice physique, l’entraînement cognitif et la vitamine D
L’essai clinique, nommé SYNERGIC, a inclus 175 adultes canadiens (dont 86 femmes), âgés de 60 à 84 ans, recrutés entre le 19 septembre 2029 et le 7 avril 2020, et présentant une déficit cognitif léger. L’objectif était d’évaluer les effets d’un entrainement physique (60 minutes 3 fois par semaine), de la stimulation cognitive de mémoire et d’attention (30 minutes 3 fois par semaine) et de la vitamine D (10.000 UI 3 fois par semaine) sur la cognition.
Les participants ont été répartis sur 5 groupes d’étude et observés pendant 20 semaines (entre février 2021 et Décembre 2022).
Le groupe 1 était constitué de personnes ayant un exercice physique (aérobie et de renforcement musculaire) avec entrainement cognitif et vitamine D. Dans le groupe 2, se trouvaient les sujets ayant un exercice physique, un entrainement cognitif et un placebo (substance sans aucune action) à la place de la vitamine D. Le groupe 3 effectuait des exercices physiques ainsi qu’un entrainement cognitif qui en fait était fictif, mais recevait de la vitamine D. Le groupe 4 concernait les personnes avec exercice physique, mais avec un entrainement cognitif fictif et de la vitamine D placebo. Et le 5ème groupe constituait le groupe témoin avec des exercices uniquement d'amélioration de l'équilibre, un entraînement cognitif fictif et de la vitamine D placebo.
L’analyse des résultats cognitifs a été effectuée grâce à ADAS-Cog-13, une échelle d’évaluation cognitive utilisée dans la maladie d’Alzheimer (mesure de la mémoire, de la compréhension, de l’orientation temporo-spatiale, du langage, des mouvements (praxies)…).
Démence : un effet positif de l’activité physique et de l’exercice intellectuel couplés
Les chercheurs ont observé que les résultats ont été meilleurs lorsque les 2 types d’exercices, physiques et intellectuels, étaient effectués de manière concomitante, par rapport aux sujets n’ayant bénéficié que de l’entrainement physique.
En revanche, l’ajout de vitamine D, malgré ses effets neurologiques reconnus, n’a pas amélioré les résultats.
Les troubles cognitifs des personnes âgées peuvent ainsi être améliorés, et l’entrée dans la démence retardée. Il est donc conseillé de faire suivre à ce type de personnes d’un certain âge des programmes d’exercices physiques dits aérobie (marche, de renforcement musculaire) et d’entrainement cognitif et intellectuel pour éviter la démence.