- Une étude de l'Université du Queensland a révélé que les jeunes mamans sont beaucoup plus susceptibles de voir des visages dans les objets du quotidien que les autres femmes.
- Ce phénomène, appelé paréidolie, pourrait être lié aux taux d'ocytocine plus élévés dans leur organisme.
- Selon les chercheurs, ces travaux pourraient ouvrir de nouvelles pistes de recherche sur le fonctionnement du cerveau après l'arrivée d'un nouveau-né.
Les femmes qui viennent d'avoir un bébé sont beaucoup plus susceptibles de voir des visages dans les objets du quotidien que les autres. Pourquoi ce type d'illusion, appelé paréidolie, est si fréquent chez les jeunes mamans ? La psychologue Dr Jess Taubert de l'université du Queensland a mené des recherches pour en trouver la raison. Ses conclusions ont été publiées dans la revue Biology Letters, le 13 septembre 2023.
Les jeunes mamans voient plus facilement des visages dans les objets
Pour cette étude, la scientifique a recruté 379 femmes, dont 79 avaient accouché au cours des 12 derniers mois, 84 étaient enceintes et 216 ne l'étaient pas. Les participantes devaient indiquer si elles voyaient des visages dans les images qui leur étaient présentées. Certaines photos montraient des figures réelles, d'autres des objets du quotidien pouvant faire penser à des faciès ou encore des éléments sans aucun trait humain. Les résultats ont révélé que les jeunes mamans étaient plus susceptibles de considérer les objets avec des têtes illusoires comme étant plus 'ressemblant à des visages' que les autres volontaires.
"Nous avons constaté que les femmes en post-partum étaient plus susceptibles d'avoir des paréidolies", confirme la Dr Taubert dans un communiqué de son établissement.
Paréidolie chez les jeunes mères : l'ocytocine serait en cause
Selon l'auteure principale et son équipe, cette prédisposition à la paréidolie chez les jeunes mamans pourrait être liée aux niveaux élevés d'ocytocine dans le corps après l'accouchement. "L'ocytocine est connue pour réduire le stress, améliorer l'humeur et favoriser les comportements maternels comme l'allaitement, elle pourrait donc contribuer à une sensibilité accrue dans la perception des visages dans les objets", précise l'experte.
La psychologue ajoute : "jusqu'à présent, nous ne nous rendions pas compte que notre sensibilité face à la paréidolie fluctuait selon les différentes étapes de la vie". Mais pour elle, les résultats obtenus montrent pour la première fois que les niveaux d'hormones peuvent avoir un impact sur les processus visuels de base responsables de notre capacité à détecter et à hiérarchiser les visages. Ils suggèrent aussi que les "réponses aux stimuli socialement pertinentes sont renforcées au début de la parentalité".
Pour la Dr Taubert, cette découverte pourrait ouvrir de nouvelles pistes de recherche sur la façon dont le "cerveau s'adapte aux défis uniques associés aux soins d'un nouveau-né".