Nounou à domicile, assistante maternelle agréée, jeune fille au pair… Il existe plusieurs solutions pour faire garder ses enfants. Parmi elles, on retrouve aussi la crèche où les tout-petits sont reçus et gardés pendant la journée lorsque leurs parents travaillent. Ainsi, ces derniers peuvent passer de nombreuses heures à la garderie chaque semaine. Ces établissements ont longtemps été considérés comme un environnement sûr pour les jeunes enfants, mais une récente étude suggère que cela peut ne pas toujours être le cas, du moins en ce qui concerne la santé respiratoire des tout-petits.
Crèches : les deux bactéries Streptococcus et Lactococcus ont été détectées
Les travaux, présentés lors du congrès international de la Société européenne de pneumologie à Milian, ont été réalisés par des chercheurs de l’Inserm. Ils ont collecté des échantillons de poussière dans 103 crèches de la région parisienne. Dans le détail, les scientifiques ont utilisé des aspirateurs spécialisés pour prélever de la poussière dans les différentes zones des crèches, telles que les aires de jeux, les dortoirs et la cantine. Ensuite, ils ont utilisé l'analyse génétique en laboratoire pour identifier les différents types de bactéries trouvées dans chaque échantillon. En parallèle, l’équipe a aussi interrogé les parents de 515 enfants fréquentant les crèches pour savoir si ces derniers présentaient des symptômes respiratoires, tels qu’un sifflement.
Grâce à cette analyse, les chercheurs ont regroupé les mélanges de microbiote provenant des crèches en quatre grandes catégories. Ils ont découvert la présence de deux bactéries différentes appelées Streptococcus et Lactococcus. "Les jeunes enfants entrent en contact avec les bactéries présentes dans les crèches par la peau, la bouche et l'air qu'ils respirent. On peut donc s'attendre à ce que cette exposition ait un impact sur le développement des poumons de l'enfant par l'intermédiaire des différents microbiotes qui apparaissent dans les voies respiratoires, l'intestin ou la peau de l'enfant", a expliqué le Dr Annabelle Bédard, auteur de l’étude.
Asthme : "chez les enfants, la respiration sifflante est considérée comme un signe précoce"
Selon les résultats, les deux bactéries identifiées dans les échantillons de poussière étaient associées à une augmentation du risque de respiration sifflante. "Chez les enfants de moins de trois ans, la respiration sifflante est considérée comme un signe précoce d'asthme. Nos recherches suggèrent qu'il existe des différences dans le risque de respiration sifflante récurrente en fonction des mélanges de bactéries présents dans le milieu de garde. Nous devons maintenant comprendre quels facteurs influencent cette communauté bactérienne, par exemple la manière dont les pièces sont nettoyées et ventilées ou la qualité de l’air intérieur. Ceci, ainsi que les futurs résultats d’autres recherches, pourraient aider à comprendre comment améliorer les conditions et éclairer les stratégies de santé publique pour prévenir les maladies respiratoires chroniques, telles que l’asthme chez les enfants", a conclu la chercheuse de l’Inserm.