Près de 20 % des enfants ont déjà été confrontés à une situation de cyberharcèlement, selon une étude de la Caisse d’Épargne et de l’Association e-Enfance, publiée en octobre 2021. D’après les résultats, les cas de harcèlement en ligne concernent majoritairement des jeunes filles âgées en moyenne de 13 ans.
Une corrélation entre le cyberharcèlement et les troubles alimentaires
Dans le cadre d’une étude publiée dans l'International Journal of Eating Disorders, des chercheurs de l’Université de Toronto (Canada) ont examiné le lien entre le cyberharcèlement et les risques de troubles alimentaires chez des jeunes adolescents âgés de 10 à 14 ans.
Pour les besoins de cette recherche, l’équipe scientifique a examiné les données d’une étude, appelée "Adolescent Brain Cognitive Development (ABCD)", portant sur le développement du cerveau des adolescents. Près de 11.875 enfants âgés de 10 à 14 ans ont participé aux travaux. Ces derniers ont répondu à des questions sur le cyberharcèlement, en particulier s’ils en avaient été victimes ou auteurs, et s’ils avaient ensuite présenté des symptômes de troubles alimentaires.
Crainte de prendre du poids, hyperphagie… Les conséquences du cyber-harcèlement sur la santé mentale des adolescents
Les constats de l’étude sont alarmants. Les résultats ont révélé que les victimes, mais également les responsables de cyber-intimidation, seraient plus à risque de souffrir de troubles alimentaires et psychologiques. Le cyberharcèlement a notamment été associé à :
- la crainte de prendre du poids ;
- l'estime de soi uniquement liée au poids ;
- des comportements compensatoires inappropriés pour prévenir la prise de poids (manger peu de calories, se faire vomir, ingérer des laxatifs…) ;
- l'anorexie mentale ;
- l’hyperphagie boulimique, un trouble du comportement alimentaire (TCA), qui consiste à ingérer des aliments en grande quantité sur une courte période sans pouvoir s’arrêter.
"Cette étude souligne la nécessité de poursuivre les recherches sur les liens entre le cyberharcèlement et le bien-être mental des jeunes adolescents (…) En particulier, les recherches futures devraient se concentrer sur l'existence d'associations entre le harcèlement en ligne et des troubles alimentaires spécifiques chez les jeunes adolescents", a noté Kyle T. Ganson, co-auteur de l'étude et professeur adjoint à la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l'Université de Toronto.