La MDMA, drogue de synthèse, pourrait aider les personnes souffrant de troubles de stress post-traumatique. Une nouvelle étude, portée par l'organisation américaine Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS) et publiée dans Nature Medicine, montre en effet que le principe actif de l'ecstasy aide à soulager les symptômes du trouble anxieux.
MDMA : 72 % des patients ne répondaient plus aux critères du SSPT
Pour cette phase 3 de l'étude sur la thérapie assistée par MDMA pour le trouble de stress post-traumatique (TSPT), les chercheurs ont réuni 104 personnes souffrant de cette maladie. Ces derniers recevaient au hasard la molécule psychostimulante ou un placebo au cours de trois séances, espacées d'un mois. Par ailleurs, chaque patient suivait une thérapie par la parole. Les résultats révèlent que les flashbacks, les cauchemars et les insomnies se sont réduits pour 86 % des patients prenant de la MDMA, contre 69 % dans le groupe placebo. Au terme de ces essais, 72 % des volontaires ayant pris la drogue, aussi appelée ecstasy, ne répondaient plus aux critères des TSPT. Ils n'étaient que 48 % au sein du groupe témoin. Selon les chercheurs, certaines personnes ayant pris de la MDMA ont présenté quelques effets secondaires, tels que des nausées, des sueurs, des contractures musculaires et une diminution de l'appétit.
MDMA et santé mentale : vers une approbation aux USA
Face à ces résultats prometteurs, le MAPS espère pouvoir obtenir prochainement le feu vert des autorités sanitaires américaines pour la thérapie par MDMA pour les syndromes post-traumatiques. Dans un communiqué, le fondateur et président de l'organisation qui étudie l'utilisation "prudente" des psychédéliques, Rick Doblin, déclare : "grâce aux efforts combinés de dizaines de thérapeutes, de centaines de participants volontaires dans des essais parrainés par le MAPS et de plusieurs milliers de généreux donateurs, la thérapie assistée par la MDMA pour le trouble de stress post-traumatique est en passe d'être examinée pour approbation par la FDA en 2024".
Ce n'est pas la première fois que les scientifiques évaluent l'usage de produits stupéfiants pour traiter des troubles psychiques. Cette année, l’Australie a autorisé ses psychiatres à prescrire de la MDMA et de la psilocybine, l’ingrédient psychoactif des champignons psychédéliques, à leurs patients souffrant de dépression ou de TSPT.