- En 2021, 1 femme sur 6 a souffert, dans les 2 mois suivant l’accouchement, d’une dépression du post-partum, 1 femme sur 4 une anxiété importante et 1 sur 20 des idées suicidaires.
- Il existe de grandes différences entre les régions. Par exemple, il y a plus de dépression du post-partum en Île de France qu’en Nouvelle-Aquitaine.
- Ces données marquent l’importance des actions de prévention et la nécessité d’une adaptation de l’offre de soins en psychologie et psychiatrie pendant et après la grossesse.
En 2021, c’est près d’1 femme sur 6 qui a présenté, dans les 2 mois suivant l’accouchement, une dépression du post-partum, 1 femme sur 4 une anxiété importante et 1 sur 20 des idées suicidaires.
Une enquête nationale française menée 2 mois après l'accouchement
Les chiffres ont été dévoilés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 19 septembre 2023 d’après les données issues de l’Enquête nationale (française) périnatale 2021.
L’analyse s’est portée sur 7.133 femmes ayant accouché en France en mars 2021 et sélectionnées après remplissage, à 2 mois de leur accouchement, de l’auto-questionnaire Edinburgh Postnatal Depression Scale (EPDS), un outil de dépistage de la dépression du post-partum. Ces femmes étaient âgées majoritairement de 25 à 34 ans, mariées ou pacsées pour 60,6 % et vivaient en couple pour 95,2 %. A noter que 42 % d’entre elles vivaient leur 1er accouchement (primipare). Parmi elles, 15,2 % avaient des antécédents psychiatriques durant leur adolescence.
Des chiffres importants de dépression du post-partum
La prévalence (nombre de cas) de dépression du post-partum (après l'accouchement) parmi ces femmes, France entière, a été de 16,7 %, soit 1 femme sur 6. Une disparité régionale a été mise en évidence avec des régions fortement impactées (Île-de-France, Centre-Val de Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur) et d’autres beaucoup moins (Hauts-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine).
S’agissant de l’anxiété, ce sont 27,6 % des femmes, soit 1 femme sur 4, qui en souffraient, dont 83,2 % des femmes ayant déjà une dépression du post-partum. Les chiffres les moins élevés étaient originaire de Normandie et Nouvelle-Aquitaine. Et les plus élevés de Centre-Val de Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les femmes ayant des idées suicidaires étaient à hauteur de 5,4 %, soit 1 femme sur 20, parmi lesquelles 23,8 % des femmes en dépression du post-partum.
Une vulnérabilité des femmes accrue en post-partum
Ces éléments confirment que les femmes sont plus vulnérables en période de post-partum.
Et d’après le BEH, l’étude a été réalisée sur un "échantillon représentatif" de femmes et "les résultats sont en accord avec les données internationales sur la santé mentale périnatale. Ils soulignent le caractère fondamental des politiques de prévention et la nécessité d’une adaptation de l’offre de soins en psychologie/psychiatrie, en adéquation avec les besoins importants décrits".