Quel est le secret d’un mariage qui dure ? La quantité d’alcool consommé par les membres du couple, si l’on en croit les chercheurs de l’université de Buffalo (Etat de New-York, Etats-Unis). Les résultats de leur étude paraîtront dans le numéro de décembre de la revue Psychology of Addictive Behaviors.
Une différence qui fâche
630 couples ont été suivis pendant neuf ans après leur union devant le maire. Les chercheurs ont déterminé quatre groupes : celui où il n’y a pas de gros buveur dans le couple, celui où le mari est gros buveur, celui où la femme l’est et celui où les deux membres du couple sont gros buveurs. L’étude a qualifié de gros buveurs les personnes qui boivent plus de six verres à la suite ou jusqu’à l’ivresse. Résultat : les couples mariés qui consomment autant d’alcool divorcent moins que ceux dont la consommation diffère.
Les couples dans lesquels un époux boit plus que l’autre divorcent dans un cas sur deux. En revanche, deux tiers des couples à consommation équivalente restent mariés. Les couples où les deux époux sont gros buveurs ne divorcent pas plus que ceux où les deux boivent peu. Les chercheurs l’expliquent par une tolérance plus grande de la part de l’autre conjoint face aux effets de l’alcool. « Nos résultats indiquent que c’est la différence entre les habitudes de consommation des couples et non la consommation elle-même qui entraîne le mécontentement marital, la séparation et le divorce, » explique Kenneth Leonard, directeur de l’institut qui a mené les recherches. En revanche, le directeur de l’Institut qui a mené l’étude, souligne que la stabilité des couples a des effets négatifs pour les enfants dont les deux parents boivent beaucoup.
Les femmes buveuses plus concernées
Etrangement, lorsque la femme est une grosse buveuse, les mariages se finissent souvent plus mal. Trois hypothèses sont avancées par l’équipe. Tout d’abord, les femmes sont plus affectées par une forte consommation d’alcool, ce qui favorise les conflits. La deuxième explique qu’une forte consommation d’alcool féminine est moins bien acceptée que pour l’homme, ce qui entraîne plus facilement un divorce. La dernière hypothèse vient compléter la précédente : l’homme, en constatant que son épouse boit plus que lui, considère qu’elle sort de son rôle de femme et empiète sur le sien.
« Cette étude donne de solides preuves pour soutenir l’idée commune que l’alcoolisation massive chez un membre du couple peut mener au divorce, » explique Kenneth Leonard. « Même si les gens ont tendance à penser que c’est un résultat prédictible, il y avait étonnamment peu de données pour soutenir cette thèse jusqu’à aujourd’hui. » Elle confirme et précise en effet une étude précédente, menée en Norvège. Elle affirmait que plus les gens boivent, plus le risque de divorce est élevé et que ce risque est diminué si les époux consomment la même quantité d’alcool.