- Les femmes consommant des produits ultra-transformés avaient un IMC plus élevé, des taux de tabagisme plus élevés et une prévalence accrue de diabète et d'hypertension.
- Elles étaient aussi plus susceptibles de souffrir de dépression.
- Les édulcorants artificiels, présents dans les aliments, sont responsables d’une "transmission purinergique" dans le cerveau.
Les produits ultra-transformés sont des préparations alimentaires emballées, prêtes à l'emploi, présentées comme pratiques et rapides à consommer. Parmi eux, on retrouve par exemple les nuggets de poulet, les nouilles instantanées, les barres chocolatées, les boissons lactées ou encore les bâtonnets de poisson. Ces aliments sont souvent riches en sucres, en graisses saturées et en additifs. Plusieurs recherches ont établi un lien entre la consommation d'aliments ultra-transformés et des maladies métaboliques ainsi que des cancers. Récemment, des chercheurs américains ont mis en évidence un autre danger associé à ces produits : l'augmentation du risque de développer une dépression.
Examiner les habitudes alimentaires de 31.712 femmes
Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont réalisé une étude au cours de laquelle ils ont utilisé les données d'une cohorte, appelée Nurses' Health Study II, menée entre 2003 et 2017. Ces derniers ont suivi 31.712 femmes qui ne souffraient pas de dépression au début des travaux. Les participantes ont dû tous les quatre ans remplir des questionnaires sur leurs habitudes alimentaires, y compris leur consommation d'aliments ultra-transformés, tels que les céréales, les collations sucrées, les plats prêts à manger, les sauces, les produits laitiers, la viande et les boissons sucrées. "Nous avons utilisé deux définitions de la dépression : une définition stricte exigeant une dépression autodéclarée diagnostiquée par un clinicien et une utilisation régulière d'antidépresseurs et une définition large exigeant un diagnostic et/ou l'utilisation d'antidépresseurs", a précisé l’équipe.
IMC, tabagisme : des taux élévés chez les consommateurs de produits ultra-transformés
D’après les résultats, publiés dans la revue JAMA Network Open, 2.122 nouveaux cas de dépression, "en utilisant la définition stricte", et 4.840 nouveaux cas, "en utilisant la définition plus large", ont été enregistrés au cours de l’étude. Selon les recherches, les participantes ayant un apport élevé en aliments ultra-transformés présentaient un IMC plus élevé, des taux de tabagisme plus élevés et une prévalence accrue de comorbidités, telles que le diabète, l'hypertension et la dyslipidémie. En outre, elles étaient moins susceptibles de faire régulièrement de l'exercice.
Dépression : "les édulcorants artificiels provoquent une transmission purinergique dans le cerveau"
Selon les auteurs, une consommation accrue d'aliments ultra-transformés, en particulier ceux contenant des édulcorants artificiels, et de boissons sucrées, était associée à un risque accru de dépression. Dans leur analyse, les participantes qui ont réduit leur consommation d'aliments ultra-transformés d'au moins trois portions par jour présentaient un risque plus faible de dépression.
Les mécanismes exacts ne sont pas encore complètement compris, mais certaines hypothèses ont été avancées. "Des données expérimentales récentes suggèrent que les édulcorants artificiels provoquent une transmission purinergique dans le cerveau, qui pourrait être impliquée dans l'étiopathogénie de la dépression", ont expliqué les auteurs dans un communiqué. De plus, les aliments ultra-transformés sont souvent pauvres en nutriments essentiels pour le cerveau, tels que les acides gras oméga-3 et certains antioxydants, qui sont associés à une meilleure santé mentale.