Le syndrome prémenstruel (ou SPM) concernerait entre 20 et 40 % des femmes en âge de procréer, d’après l’Inserm. Parmi elles, environ 5 % présentent une forme plus sévère appelée "trouble dysphorique prémenstruel". Ce syndrome se caractérise par une série de symptômes physiques et psychiques qui surviennent généralement entre quelques heures et plusieurs jours avant les règles, et qui disparaissent peu après leur arrivée. Parmi les manifestations les plus courantes, on retrouve la fatigue, l'irritabilité, les douleurs mammaires, les maux de tête ou de dos, les troubles de l'humeur, les problèmes digestifs ou dermatologiques. Ces symptômes peuvent perturber la vie sociale, professionnelle et familiale d'un tiers des femmes touchées par le SPM.
L’arrêt définitif des règles avant 45 ans chez 17 femmes souffrant de troubles menstruels
Selon une récente étude, menée par des chercheurs américains et publiée dans le journal JAMA Network Open, les femmes souffrant de troubles menstruels seraient plus susceptibles de développer une ménopause précoce. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont utilisé les données, collectées à partir d’un questionnaire envoyé entre juin 1991 et juin 2017, de la cohorte "Nurses’ Health Study II." Au total, 1.220 patientes souffrant du syndrome prémenstruel et 2.415 femmes en bonne santé ont été incluses dans les travaux. Au cours du suivi de 20 ans, le moment de la ménopause a été évalué tous les deux ans et les symptômes vasomoteurs modérés ou sévères (à savoir les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes) ont été évalués en 2009, 2013 et 2017.
Une ménopause précoce, soit la disparition définitive des règles avant l'âge de 45 ans, a été signalée par 17 participantes atteintes de troubles prémenstruels et par 12 volontaires du groupe témoin. En plus d'augmenter le risque de ménopause précoce, les troubles menstruels peuvent également aggraver les symptômes vasomoteurs chez les femmes. Dans les recherches, "68,3 % des femmes atteintes du syndrome prémenstruel et 55,3 % des patientes ont signalé des symptômes vasomoteurs modérés ou sévères".
Ménopause précoce : "cibler les femmes" à risque grâce à la présence de troubles menstruels
"Les troubles prémenstruels peuvent être révélateurs d'une physiologie sous-jacente liée à une ménopause précoce et à des symptômes vasomoteurs modérés ou sévères, suggérant un phénotype observable pendant les années de procréation qui pourrait permettre aux cliniciens de cibler les femmes présentant un risque de ménopause précoce et de risques de santé ultérieurs plus tard au cours de leur vie", ont conclu les auteurs dans un communiqué.