“La maladie d’Alzheimer ne se guérit pas, mais une prise en charge adaptée peut ralentir sa progression et améliorer la vie du patient et de son entourage”, peut-on lire sur le site de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)
L’origine de la maladie d’Alzheimer toujours en discussion
Mais pourquoi est-ce aussi difficile de trouver un traitement ? La première raison est que les chercheurs ont encore du mal à comprendre la maladie. Ils savent que “le cerveau des patients atteints de maladie d’Alzheimer porte deux types de lésions : les dépôts amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires, indique l’Inserm. Chacune de ces lésions est associée à une protéine : le peptide bêta amyloïde (ß‑amyloïde) pour les dépôts amyloïdes, et la protéine tau phosphorylée pour les dégénérescences neurofibrillaires.” Mais ils ne savent pas laquelle de ces deux protéines est à l’origine de la maladie et laquelle provoque l’apparition de l’autre.
"On s'est rendu compte que la maladie d'Alzheimer pure, avec juste les agrégats amyloïdes et tau, est plus l'exception que la règle, explique Nicolas Villain, clinicien à Institut de la mémoire et de la Maladie d'Alzheimer et chercheur à l'Institut du Cerveau, au micro de France Culture. Tout ça fait que finalement, c'est une maladie complexe, à l’image du cancer ou du VIH, où cibler une molécule pour une seule cible biologique n'est probablement pas la solution."
La recherche avance pour de nouveaux traitements
Il existe des médicaments pour traiter les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Quatre d’entre eux ne sont plus remboursés par la Sécurité Sociale depuis 2018 car leur bénéfice pour le patient est discuté : Ebixa (Lundbeck), Aricept (Eisai), Exelon (Novartis Pharma) et Reminyl (Janssen Cilag).
“Ces médicaments ont un intérêt médical insuffisant, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas un moyen de traitement suffisamment efficace de la maladie d’Alzheimer pour justifier que ces médicaments continuent d’être remboursés par la collectivité, selon le ministère de la Santé qui rapporte les propos de la Haute Autorité de Santé (HAS). Ces médicaments visent à réduire les symptômes de la maladie d’Alzheimer mais ni à prévenir ni à retarder son évolution.”
La recherche essaie de développer de nouveaux traitements. L’injection d’anticorps a été testée pour éliminer le peptide ß‑amyloïde. Selon l’Inserm, “les résultats des premiers essais cliniques se sont révélés décevants : la plaque amyloïde régresse, certes, mais parfois au prix d’effets secondaires importants”.
Plus récemment, d’autres laboratoires ont développé des traitements, comme le donanemab du laboratoire Lilly qui vise à ralentir le déclin cognitif chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Les résultats sont intéressants : les participants traités avec le donanemab présentaient un ralentissement du déclin de 36 % sur 18 mois.
Enfin le lecanemab de deux laboratoires (Biogen et Eisai) est un médicament capable de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Les premiers résultats étaient encourageants : réduction de 27 % du déclin cognitif sur une période de 18 mois.
Même si ces traitements sont encore loin de pouvoir être commercialisés, ces résultats sont des avancées majeures qui, petit à petit, permettront peut-être de se rapprocher d’une solution curative.