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Étiologie

Covid long : deux nouvelles pistes pourraient expliquer la persistance des symptômes

Par Diane Cacciarella

Le Covid long pourrait être dû aux séquelles sur divers organes ou à des lésions neurologiques au cerveau. 

gorodenkoff/iStock
Une nouvelle étude explique que le Covid long pourrait être dû aux séquelles causées par le virus sur divers organes.
D’autres travaux avancent que ce sont les dommages sur le cerveau, plus précisément sur les neurones régulant les fonctions reproductrices qui expliquent le Covid long.
En France, deux millions de patients souffriraient encore du Covid long plus de trois mois après l’infection.

Plus les recherches avancent, plus les chercheurs comprennent pourquoi certains patients sont atteints d’un Covid long et pas les autres. Récemment, deux nouvelles études ont été publiées et donnent de nouvelles informations sur cette maladie. Pour l’une, les causes du Covid long viendraient des séquelles organiques et pour l'autre, neurologiques.

Des séquelles sur divers organes

La première étude, publiée dans la revue Lancet Respiratory Medicine, montre que le Covid long serait dû aux séquelles subies par différents organes après une infection par le virus. Il y a "des preuves concrètes que différents organes subissent des changements”, explique Christopher Brightling, co-auteur de ce travail.

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé les IRM de 259 patients qui ont été hospitalisés pour cause de Covid-19 en 2020 et en 2021. En les comparant à des IRM de personnes qui n’ont pas été infectées par le virus, les chercheurs ont observé que près d’un tiers des patients avaient des séquelles sur divers organes plusieurs mois après l’infection et leur sortie de l’hôpital.

Parmi les organes touchés, il y a notamment les poumons, les reins, le cœur et le foie. Les scientifiques ont aussi observé que la substance blanche du cerveau était parfois touchée, ce qui pourrait être lié à un léger déclin cognitif du patient.  Selon les chercheurs, les causes du Covid long pourraient donc venir de ces lésions sur différents organes plutôt que d’une seule lésion.  

Des lésions neurologiques au cerveau en cause

Une autre équipe de recherche s’est, elle, concentrée sur le cerveau. Leurs travaux, publiés dans la revue eBiomedicine, mettent en avant une nouvelle cause du Covid long. La maladie endommagerait certains neurones régulant les fonctions reproductrices. 

Les patients dont les neurones ont été touchés ont subi une baisse de testostérone (soit une hormone sexuelle) et signalaient plus de troubles de la mémoire, de l’attention, et de difficultés de concentration que les autres. Ces résultats, "suggèrent que l'infection peut entraîner la mort de ces neurones et être à l’origine de certains symptômes qui persistent dans le temps”, explique un communiqué de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

En France, 30 % des personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 plus de trois mois auparavant - soit deux millions de patients - souffriraient encore d’un ou de plusieurs symptômes du Covid long, selon une étude réalisée par Santé publique France. Les plus connus sont la toux, l’essoufflement, la fatigue, la perte du goût ou de l’odorat, la fièvre, etc.