Entre 1,5 à 2 %. C’est la proportion de la population touchée par la fibromyalgie en France, selon l’Assurance maladie. Cette pathologie chronique, qui est plus fréquente chez les femmes, se caractérise par des douleurs diffuses persistantes et une sensibilité à la pression. Les patients souffrent souvent d'une qualité de vie altérée et rencontrent des difficultés dans leurs activités quotidiennes en raison de la douleur qu'elles ressentent. Le diagnostic et la prise en charge de la fibromyalgie peuvent faire défaut ou ne pas être adaptés, laissant de nombreux malades sans solutions satisfaisantes pour soulager leurs douleurs.
La thérapie cognitivo-comportementale, une solution prometteuse pour réduire les douleurs
Dans le cadre d'une récente étude, des chercheurs américains se sont intéressés à l'efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale, qui vise à combattre les pensées intrusives, dans le traitement de la fibromyalgie. Pour les besoins des travaux, ils ont recruté 98 femmes, présentant un diagnostic de fibromyalgie confirmé depuis au moins six mois, qui ont rempli plusieurs questionnaires sur la douleur et la qualité de vie.
Ensuite, 64 participantes ont bénéficié de la thérapie cognitivo-comportementale et 34 volontaires ont suivi une formation sur la fibromyalgie et la douleur chronique pendant 8 semaines. Chaque séance d'intervention comprenait des consultations de 60 à 75 minutes avec un psychologue, qui a évalué leurs niveaux d'interférence avec la douleur ou la manière dont la douleur perturbait leurs activités quotidiennes.
Les résultats, publiés dans la revue Arthritis & Rheumatology, ont montré que la thérapie cognitivo-comportementale entraînait une réduction significative de la douleur chronique et diffuse chez les patients atteints de fibromyalgie. En outre, elle a également permis de diminuer l'interférence de la douleur dans les activités quotidiennes des patients et l'impact des symptômes.
Fibromyalgie : des changements dans le cerveau des patients
L’équipe a aussi constaté qu’après avoir bénéficié de la thérapie cognitivo-comportementale, les patients présentaient des changements cérébraux suggérant une moindre concentration sur la douleur. "Avant que les participants ne suivent la thérapie, nous avons observé que certaines parties du cerveau liées à la conscience de soi et aux émotions étaient très connectées, ce qui suggère que les malades étaient parfaitement conscients de la sensation de douleur qu'ils ressentaient et intériorisaient ces symptômes. Après le traitement psychothérapeutique, ces liens étaient significativement moins forts, ce qui suggère que les patients parvenaient mieux à se détacher et gérer leur douleur après la thérapie", a expliqué Jeungchan Lee, auteur des recherches, dans un communiqué.