Près d'un tiers des patients atteints du Covid long présentent des anomalies dans plusieurs organes cinq mois après l'infection, selon une étude menée par l'université d'Oxford. Les résultats ont été publiés dans la revue The Lancet Respiratory Medicine, le 22 septembre 2023.
Covid long : des lésions dans plusieurs organes 5 mois après l'infection
Pour mieux comprendre les répercutions du SARS-CoV-2 sur l'organisme, les chercheurs ont repris les données de 259 patients ayant été hospitalisés pour la Covid-19 et de 52 personnes non infectées. Les volontaires ont passé des Imageries par Résonance Magnétique (IRM) couvrant le cœur, le cerveau, les poumons, le foie et les reins en moyenne cinq mois après leur sortie de l'hôpital. Des tests sanguins et des questionnaires ont aussi été réalisés pour obtenir des informations supplémentaires sur les symptômes et les comorbidités des participants.
Les résultats ont montré que les individus hospitalisés pour une infection au coronavirus présentaient plus d'anomalies dans les poumons, le cerveau et les reins que le groupe témoin. Les lésions pulmonaires étaient 14 fois plus nombreuses chez les patients Covid par rapport aux autres participants. De plus, les anomalies au niveau du cerveau et des reins étaient trois fois et deux fois plus élevées chez eux, respectivement. En revanche, il n'y avait pas de différence significative au niveau du cœur et du foie entre les deux groupes.
Le Dr Betty Raman, qui dirige l'étude, explique dans un communiqué : "nous avons constaté que près d'un patient sur trois avait un nombre excessif d'anomalies multi-organes à l'IRM par rapport au groupe témoin. Cinq mois après leur sortie de l'hôpital pour la Covid-19, les patients ont montré un nombre élevé de lésions impliquant les poumons, le cerveau et les reins par rapport à nos témoins non-Covid-19. L'âge de l'individu, la gravité de l'infection aiguë par la Covid-19, ainsi que les comorbidités, ont été des facteurs importants pour déterminer qui avait subi une lésion d'organe".
Covid : avoir plus de deux organes affectés augmente les problèmes de santé
Si l'étude a montré que certains symptômes spécifiques à un organe sont corrélés aux résultats des imageries - comme l'oppression thoracique et la toux avec les anomalies sur l'IRM pulmonaire - l'ensemble des signes du covid long ne pouvaient pas être directement liés à des lésions détectées par les appareils.
Par ailleurs, ces travaux ont pu confirmer que les anomalies multi-organes étaient plus fréquentes chez les patients post-hospitalisés qui ont signalé de graves problèmes de santé physique et mentale après la Covid-19. "Ce que nous voyons, c'est que les personnes atteintes d'une pathologie multi-organes à l'IRM - c'est-à-dire qu'elles avaient plus de deux organes affectés - étaient quatre fois plus susceptibles de signaler une déficience mentale et physique sévère et très grave", précise la Dr Raman.
Pour elle, ses recherches mettent en lumière la nécessité que le suivi multidisciplinaire à long terme soit axé sur "la santé pulmonaire et extrapulmonaire (rénale, cerveau et santé mentale), en particulier pour les personnes hospitalisées pour Covid-19".