Après avoir augmenté jusqu’en 2011-2012 pour atteindre un pic à 52,3 %, la participation aux campagnes de dépistage du cancer du sein n’a eu de cesse de diminuer pour finalement parvenir à seulement 44,9 % des femmes de 50 à 74 ans dépistées en 2022. Ce résultat place les Françaises en bas du classement européen de la lutte contre les tumeurs mammaires. À titre de comparaison, les taux dépassent 80 % au Danemark ou en Finlande.
Mais pourquoi la gent féminine de l’Hexagone ne suit pas les recommandations de dépistage du cancer du sein ? La Ligue contre le cancer a réalisé un sondage avec OpinionWay pour connaître leurs principaux freins.
Cancer du sein : l’absence de symptômes, premier frein au dépistage
Près de 9 femmes sur 10 assurent se sentir concernées par le dépistage des tumeurs mammaires. Toutefois, 12 % des 50-74 ans admettent n’en avoir jamais fait. Cela représente un million de Françaises.
34 % d'entre elles expliquent ne pas avoir réalisé les examens car elles ne présentaient pas de symptômes. Un mauvais calcul pour la Ligue contre le cancer. "Le dépistage s'adresse justement aux personnes qui ne se plaignent de rien, pour trouver une maladie débutante avant que les signaux n'apparaissent", a expliqué Emmanuel Ricard, porte-parole de l’association, à France Bleu.
La peur est aussi un frein important chez les femmes. Elles craignent d’avoir mal (20 %), qu’on leur diagnostique un cancer (16 %) ou encore de se dénuder devant un médecin (11 %).
Dépistage : l’accès au soin et aux informations en question
Le manque d’information et d’accès au soin semble être un autre élément important de la faible adoption de la campagne de dépistage du cancer en France. 11 % des sondées ont reconnu qu’elles pensaient que cela ne servirait à rien. Les démarches d’une femme sur 10 ont été stoppées par l’éloignement des centres de dépistage par rapport à leur domicile tandis que 7 % des personnes interrogées ont confié qu’elles ne savaient pas où effectuer les examens recommandés.
De plus, certaines ont indiqué qu'elles ne se sentaient pas concernées ou n'avaient pas le temps (8 % et 6 % respectivement).
Pourtant, le dépistage du cancer du sein est bien vital. "Quand le cancer du sein est pris à temps, neuf femmes sur dix en guérissent. La clé, c’est le diagnostic précoce possible uniquement grâce au dépistage. Je peux clairement affirmer aujourd’hui que cette surveillance rigoureuse m’a sauvé la vie !", témoigne Sophie Hoffmann, journaliste et autrice du podcast My Boob story dans un communiqué de la ligue contre le cancer paru le 26 septembre 2023. Pour le rappeler, l’association lancera une nouvelle campagne de sensibilisation le 1er octobre 2023 incitant les femmes à effectuer un suivi régulier et à partir de 50 ans à se faire dépister.