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Santé des femmes

IVG. : les interruptions volontaires de grossesse augmentent en France

Par Mathilde Debry

Les interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont augmenté en France en 2022. 

Liudmila Chernetska / istock.
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Après deux années de baisse exceptionnelle en 2020 et 2021 liée à la pandémie de Covid-19, le nombre d'IVG a augmenté en 2022.
En 2022, 234.300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France, soit 17.000 de plus qu’en 2021 et environ 7.000 de plus qu’en 2019.
C’est dans le groupe d’âge des 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes.

Le nombre des interruptions volontaires de grossesse (IVG) a augmenté en 2022, selon une nouvelle enquête de la DREES.

"La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude sur les recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en 2022, qui augmentent après deux années de baisse exceptionnelle en 2020 et 2021 liée à la pandémie de Covid-19", peut-on lire au début du rapport.

234.300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) en 2022 

En 2022, 234.300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France, soit 17.000 de plus qu’en 2021 et environ 7.000 de plus qu’en 2019.

C’est dans le groupe d’âge des 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes : le taux de recours s’élève à 26,9 % en 2022 parmi les jeunes femmes âgées de 20-24 ans (+ 2,6 points par rapport à 2021) et atteint 28,6 % pour celles âgées de 25-29 ans (+2,2 points). "Entre 2021 et 2022, les taux de recours augmentent pour toutes les femmes majeures avec une hausse plus marquée chez les 20-29 ans", précise le rapport.

IVG : des disparités territoriales sont marquées

En 2022, les taux de recours à l’IVG augmentent dans toutes les régions métropolitaines ainsi que dans les DROM, à l’exception de la Guadeloupe. "Les disparités territoriales sont marquées puisque les taux de recours varient du simple au double selon les régions", analysent les experts en santé publique. En France métropolitaine, ils évoluent par exemple de 11,6 % en Pays de la Loire à 22,6 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur. 

Depuis 2020, la part des IVG réalisées hors des établissements de santé progresse, atteignant 38 % en 2022. La méthode médicamenteuse est la plus utilisée, y compris en établissement de santé. Elle représente 78 % de l’ensemble des IVG et 62 % de celles réalisées en établissement de santé.

Allongement du délai légal de recours à l’IVG

"Les conditions d’accès à l’IVG ont été élargies par la loi du 2 mars 2022 avec un allongement de deux semaines de la durée légale pour celles réalisées en établissement de santé", rappelle également la DREES. Parmi ces dernières, 55 % le sont à moins de huit semaines d’aménorrhée (SA) et 76 % à moins de dix SA. La part d’IVG tardives concernées par l’allongement du délai légal de recours est inférieure à 1,5 % de l’ensemble de ce type d'intervention réalisé en France.