Les patients atteints de Covid long présentent des différences nettes dans la fonction immunitaire et hormonale, qui peuvent être repérées lors d'une analyse de leur sang. Publiée dans la revue Nature, cette recherche, portée par l’École de médecine du Mont Sinaï et l’École de médecine de Yale (USA), est la première à identifier des biomarqueurs spécifiques pouvant identifier avec précision les malades touchés par la complication.
Covid long : des biomarqueurs spécifiques dans le sang
Les chercheurs ont fait cette découverte après avoir analysé les dossiers de 271 volontaires. Certains n'avaient jamais été infectés par le SARS-CoV-2, d'autres avaient eu la Covid-19 et étaient complètement remis tandis que les derniers présentaient des symptômes de Covid long après l'infection.
Chaque participant a été invité à remplir des questionnaires sur ses symptômes, ses antécédents médicaux et sa santé. Des échantillons de sang ont également été prélevés et analysés. Une intelligence artificielle a étudié l'ensemble des résultats pour repérer les différences entre les groupes. Elle a mis en évidence que les patients Covid présentaient des dysfonctionnements immunitaires et hormonaux spécifiques.
Ces derniers avaient dans leur sang des biomarqueurs indiquant une activité anormale des lymphocytes T, la réactivation de plusieurs virus latents (y compris le virus d'Epstein-Barr et d'autres virus de l'herpès) et des réductions significatives des niveaux de cortisol.
"Dans l’ensemble, l’algorithme a pu différencier les personnes avec et sans Covid long avec une précision de 96 % et détecter la maladie sur la base des caractéristiques distinctives détectées dans le sang des participants du groupe Covid long", précise le communiqué.
Covid long : une maladie qui peut être diagnostiquée
Les résultats de cette étude pourraient ouvrir la voie à des tests plus sensibles et des traitements personnalisés pour les patients atteints de Covid long.
"Ces résultats sont importants : ils peuvent aider à la mise au point de tests plus sensibles pour les patients atteints de Covid long et des traitements personnalisés pour cette maladie qui, jusqu'à présent, n'avait pas de justification scientifique prouvée", explique le chercheur principal David Putrino.
L'expert ajoute que les résultats montrent que "les personnes atteintes d’un Covid long vivent avec un processus pathologique observable à l’aide des protocoles de tests sanguins présentés dans l’étude, mais qui varie également d’un patient à l’autre en fonction de leurs antécédents médicaux spécifiques".