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Douleur

Mal de dos : les patients bénéficiant d'abord de la thérapie physique souffrent moins longtemps

Par Chloé Savellon

Les épisodes de lombalgie sont plus courts lorsque les personnes touchées se rendent d'abord chez un kinésithérapeute ou un chiropraticien.

AndreyPopov/iStock
Les adultes présentant un mal de dos et ayant d’abord demandé des soins spécialisés ont souffert deux fois plus longtemps que ceux ayant consulté un kinésithérapeute ou un chiropraticien dans un premier temps.
Les patients qui se sont rendus aux urgences étaient plus susceptibles de subir des examens coûteux.
Plus de la moitié des malades ayant été aux urgences se sont vu prescrire des opioïdes.

C’est l'une des principales causes de consultation médicale. La lombalgie est une douleur, souvent intense, au niveau des vertèbres, situées en bas du dos. En cas de mal de dos, les recommandations donnent la priorité aux traitements non-pharmacologiques et non-chirurgicaux. Cependant, les patients se voient souvent prescrire des analgésiques ou sont orientés vers des spécialistes pour des interventions, comme la chirurgie. Ces approches ne s'attaquent pas nécessairement à la cause profonde de la douleur lombaire, ce qui peut entraîner des périodes de douleur prolongées et des coûts de soins élevés. En outre, l'utilisation à long terme d'opioïdes peut entraîner une dépendance et des effets secondaires indésirables.

Kinéthérapie, chiropraxie : la thérapie réduit la durée des douleurs dorsales

Ainsi, des chercheurs de l’université de Pittsburgh (États-Unis) ont décidé de mener une étude pour examiner le lien entre le premier médecin consulté et le recours à des soins de santé pour les douleurs lombaires. Dans le cadre de leurs travaux, ils ont passé en revue 29.806 dossiers médicaux de patients, provenant principalement de Pennsylvanie et collectés entre 2015 et 2018. L’équipe a noté des différences significatives selon l'endroit où les patients ont d'abord cherché à se faire soigner. Selon les résultats, publiés dans la revue Physical Therapy, les personnes ayant d’abord demandé des soins spécialisés (rhumathologie, gestion de la douleur) ont souffert deux fois plus longtemps que les adultes ayant d’abord consulté un kinésithérapeute ou un chiropraticien.

Lombalgie : plus de la moitié des patients ayant été aux urgences ont bénéficié d’opioïdes

Autre constat : les patients qui se sont rendus aux urgences étaient plus susceptibles de subir des examens coûteux et de se voir prescrire des opioïdes. Dans le détail, plus de la moitié des malades ayant été aux urgences se sont vu prescrire des opioïdes, contre seulement 11 % des personnes qui ont d'abord eu recours à la chiropraxie ou à la kinésithérapie. Cela a entraîné des épisodes de douleur plus longs et des coûts de soins plus élevés.

"Souvent, les personnes souffrant de lombalgie finissent par tourner en rond dans le système, allant d'un spécialiste à l'autre. Leurs soins coûtent énormément d'argent, mais leur état de santé ne s'améliore pas", a signalé le docteur Christopher Standaert, qui n'a pas participé à l'étude. "Les opioïdes et les injections sont, au mieux, des pansements pour les épisodes aigus de lombalgie. Nous devons renverser le modèle et donner la priorité au bien-être plutôt que de simplement traiter la douleur", a conclu Christopher Bise, kinésithérapeute et auteur des recherches, dans un communiqué.