En France, environ 110.000 personnes sont touchées par la sclérose en plaques et 4.000 à 6.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, selon l’Assurance Maladie. Cette maladie auto-immune, qui affecte le système nerveux central, représente la première cause de handicap sévère non traumatique du jeune adulte. "La morbidité psychiatrique est fréquente après un diagnostic de sclérose en plaques. Cependant, on sait peu de choses sur le nombre de personnes présentant des troubles mentaux pendant la phase prodromique, soit avant l'apparition de la pathologie", ont indiqué des chercheurs de l’université de la Colombie-Britannique (Canada).
La dépression et l'anxiété, des indicateurs précoces de la sclérose en plaques
C’est pourquoi ils ont réalisé une étude publiée dans la revue Neurology. Pour les besoins des travaux, l’équipe a passé en revue les dossiers médicaux de 6.863 personnes atteintes de la sclérose en plaques. Elle s’est intéressée à la prévalence des troubles mentaux, notamment la dépression, l'anxiété, les troubles bipolaires et la schizophrénie, au cours des cinq années précédant la survenue des symptômes classiques, médicalement reconnus, de la pathologie. Les données de ces patients ont été comparées à celles de 31.865 adultes en bonne santé. D’après les résultats, les volontaires touchés par la sclérose en plaques souffraient de troubles mentaux, plus précisément de dépression et d’anxiété, à un taux presque deux fois supérieur à celui de la population générale, soit 28 % et 14,9 % respectivement.
Sclérose en plaques : plus de soins de santé pour les symptômes psychiatriques
L'utilisation des soins de santé pour les symptômes psychiatriques était également systématiquement plus élevée chez les malades. Dans le détail, "les visites chez le médecin étaient 78 % plus élevées la cinquième année avant la survenue de la sclérose en plaques et 124 % un an auparavant. Les rendez-vous chez le psychiatre étaient 132 % plus élevées la cinquième année et 146 % la première année. Les hospitalisations étaient 129 % plus élevées la cinquième année et 197 % la première année. Les délivrances d'ordonnances étaient 72 % plus élevées la cinquième année et 100 % la première année."
Les auteurs ont rappelé que le fait de mieux caractériser les premiers stades de la sclérose en plaques permettait une détection plus précoce. "Si nous pouvons reconnaître la sclérose en plaques plus tôt, le traitement pourrait commencer plus tôt. Le potentiel de ralentissement de la progression de la maladie et d'amélioration de la qualité de vie des patients est énorme", a conclu le Dr Helen Tremlett, auteur des recherches, dans un communiqué.