La méthode du retrait, ou coït interrompu, est un moyen de contraception reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) mais considéré comme l’un des moins efficaces. En effet, par an, il y a 20 grossesses pour 100 femmes utilisant cette méthode.
Retrait : une méthode de contraception problématique
“La méthode du retrait c’est le fait de demander à l’homme de se retirer avant éjaculation, donc il faut qu’il y ait eu un rapport avec pénétration et demander à l’homme de ne pas éjaculer dans le vagin de sa partenaire, indique Philippe Faucher, gynécologue, au micro de 20 Minutes. Ce qui permettrait d'éviter la présence de spermatozoïdes au niveau des voies génitales féminines et donc la fécondation d’un ovule et la création d’un embryon.”
Il y a plusieurs problèmes avec cette méthode : l’homme doit contrôler son éjaculation, ce qui est parfois difficile, et des spermatozoïdes peuvent aussi être présents dans le liquide pré-éjaculatoire ou pré-séminal. Mais il y a aussi des avantages à la méthode du retrait : le fait qu’elle soit gratuite et sans ordonnance.
Selon QuestionSexualite.fr, un portail dédié à la sexualité de tous les Français, le taux d’échec de cette méthode va de 4 % (usage parfait) à 22 % (usage réel : efficacité mesurée dans la vie de tous les jours, prenant en compte les erreurs d’utilisation, les oublis).
Le retrait ne protège pas des infections sexuellement transmissibles
“Dans une utilisation optimale, comme pour tous les autres moyens de contraception, il y a moins de grossesse qui surviennent et dans une utilisation courante, il y en a plus, Sacha Caline, référente contraception du Planning Familial. En reprenant les standards de l’OMS sur les méthodes contraceptives on se rend compte que c’est une méthode de contraception qui est parmi les méthodes dites efficaces c’est-à-dire qu’il y a environ quatre grossesses sur 100 qui surviennent dans l’année qui suit l’utilisation, ce qui est un taux assez bas, relativement à d’autres méthodes de contraception et surtout, relativement à l’absence de méthode de contraception.”
En revanche, cette méthode ne protège pas du tout contre les infections sexuellement transmissibles (IST) : hépatite B, herpès génital, VIH, syphilis, gonorrhée, chlamydiose, etc. “Il n’y a que le préservatif qui assure à la fois une contraception et à la fois une prévention des IST, (...) c’est un message que l’on donne à chaque fois, explique Philippe Faucher. Si c’est une femme qui a un seul partenaire, qui a déjà fait un test pour les IST, on peut considérer que le risque est très faible. Maintenant si c’est une femme qui a plusieurs partenaires, qui change de partenaire, il faut vraiment l’informer sur le dépistage.”
En 2021, 5,7 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicale, selon Santé Publique France.