L’ensemble de nos chromosomes et gènes est en permanence endommagé par des rayons ultraviolets, l’alcool ou encore des mutations spontanées. Parmi ces lésions, "les cassures qui affectent simultanément les deux brins d'ADN sont les plus néfastes", ont indiqué des chercheurs français. Pour atténuer cette menace, notre organisme les répare sans cesse grâce à plusieurs systèmes, dont certains étaient déjà connus.
Polθ, une enzyme activité spécifiquement pendant la division cellulaire
Depuis quelques années, un nouvel acteur de la réparation de l'ADN, appelé la polymérase thêta ou Polθ, a été identifié comme un espoir thérapeutique pour traiter spécifiquement les cancers du sein et de l'ovaire. Des scientifiques de l'Institut Curie, de l'Inserm et du CEA ont réalisé une étude, publiée dans la revue Nature, pour préciser le mécanisme d'action de cette polymérase et la raison pour laquelle cette enzyme est vitale pour le développement de ces types de cancers.
Les auteurs ont montré que la Polθ était active spécifiquement pendant la mitose, soit la phase de division cellulaire, lorsque les autres voies de réparation de l'ADN se sont avérées inefficaces. Ensuite, ils sont allés plus loin en montrant que, pour réparer l'ADN, la PolꝊ devait être activée par une enzyme spécifiquement présente lors de la division cellulaire. En outre, les mécanismes qui permettent cette activation de la PolꝊ semblent avoir été extrêmement bien conservés au cours de l'évolution. Ceci suggère qu'ils jouent un rôle important dans le maintien de la stabilité du génome nécessaire au développement des organismes eucaryotes.
Cancers du sein et de l'ovaire : de nouvelles cibles thérapeutiques en vue
L'équipe a aussi découvert que l'inhibition de la PolꝊ pendant la division cellulaire par mitose empêche la réparation correcte de l'ADN et conduit donc à la mort des cellules cancéreuses. "Nos découvertes sur le rôle et le fonctionnement de la polymérase théta dans le maintien de l’intégrité du génome nous laisse entrevoir des perspectives thérapeutiques nouvelles contre le cancer, notamment du sein et de l’ovaire", a expliqué le Dr Raphaël Ceccaldi, chercheur Inserm et chef d’équipe à l’Institut Curie, dans un communiqué.