- S'engager dans le jeu nourrit le développement précoce du cerveau chez les enfants avant la maternelle, selon une experte.
- Le jeu favorise le développement de nouvelles voies neuronales. Le Dr Harding affirme que ces voies neuronales axées sur le jeu, établies avant l'âge de six ans, ont un impact profond et durable sur les opportunités futures d'un enfant.
- Pour elle, les adultes doivent avoir conscience que le jeu permet de développer les capacités de l'enfant, tout comme l'apprentissage.
Jouer est loin d'être une activité uniquement récréative selon la Dr Jacqueline Harding, experte de la petite enfance à l'Université de Middlesex. La scientifique qui vient de publier un livre sur ce thème intitulé "The Brain that Loves to Play" assure que le jeu nourrit le développement précoce du cerveau avant la maternelle.
Petite enfance : le jeu et l'apprentissage ne doivent pas être séparés
La Dr Jacqueline Harding souligne que les dernières recherches en neurosciences et en développement de l'enfant montrent que le jeu et l'apprentissage sont étroitement liés. Elle affirme qu'il est essentiel de ne pas séparer ces deux aspects, car les expériences sensorielles et l'exploration qui surviennent pendant ces activités, favorisent le développement de nouvelles voies neuronales des tout-petits. Ces dernières sont une base solide pour "l'apprentissage et les développements futurs" des petits.
Elle explique dans un communiqué que lorsque un jeune enfant joue "son cerveau commence également à "sauter" et à s'illuminer de joie alors que les connexions entre les neurones font des progrès impressionnants". Cette expérience, compte-t-elle comme un apprentissage ? Pour elle pas de doute."Il semble que le corps et le cerveau du jeune enfant soient littéralement conçus pour être ludiques, ce qui est crucial pour son développement", dit-elle. "Les enfants sont naturellement câblés pour jouer et tout écart important par rapport à cette conception a un prix."
Les jeux favorisent le développement de différentes capacités cognitives
Interrogée par la revue Newsweek, la Dr Jacqueline Harding a rappelé que différents types de jeu stimulent des parties distinctes du cerveau. Par exemple, les jeux de construction comme les légos peuvent aider aux compétences de raisonnement spatial, tandis que "jouer au papa et à la maman" (ou autres scénarios imaginaires) favorise le développement des compétences sociales et le traitement des émotions.
"Il est bien établi que les jeux imaginaires et les activités créatives offrent des avantages biologiques et neurologiques passionnants pour les enfants et les adultes", a ajouté l'experte. "L'une des [nouvelles] découvertes les plus frappantes est le pouvoir de l'imagination d'activer ou de désactiver les gènes à l'intérieur des cellules nerveuses qui produisent des protéines qui peuvent ensuite changer l'architecture même du cerveau. En substance, l'imagination parle au cerveau dans sa langue."
Pour l'experte, il est ainsi crucial de soutenir le jeu des enfants et elle appelle à ne plus le considérer comme une simple activité récréative. Pour elle, il est bien un outil d'apprentissage et de développement. Elle encourage ainsi les parents et les professionnels de la petite enfance à intégrer des activités ludiques dans leurs interactions quotidiennes avec les plus jeunes, afin de favoriser le bon développement du cerveau.
La Dr Harding conclue : "il ne fait aucun doute, selon toutes les dernières recherches, que le cerveau aime jouer - et il est temps qu'en tant qu'adultes, nous soyons également d'accord avec cette notion".