- Les personnes diabétiques exposées à la lumière du jour présentaient plus longtemps un taux normal de glycémie que celles exposées à la lumière artificielle.
- La lumière naturelle a permis au corps des patients de passer plus facilement de l'utilisation des glucides comme source d'énergie pendant la journée à l'utilisation des graisses durant la nuit.
- Les gènes Per1 et Cry1, qui contribuent à contrôler les rythmes circadiens, étaient plus actifs à la lumière du jour.
"Le décalage de notre horloge circadienne interne, avec les exigences d'une société fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, est associé à une incidence accrue des maladies métaboliques, dont le diabète de type 2", a signalé Ivo Habets, chercheur à l'université de Maastricht (Pays-Bas), lors du congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète qui a lieu à Hambourg du 2 au 6 octobre. Avec son équipe, le scientifique a voulu savoir si l’augmentation de l’exposition à la lumière du jour affectait le contrôle de la glycémie, le métabolisme des substrats (substance sur laquelle agit une enzyme pour activer une réaction biochimique) ou l'utilisation des nutriments chez les adultes diabétiques. "Ce métabolisme suit généralement un rythme de 24 heures, le corps passant de l'utilisation des glucides comme source d'énergie pendant la journée à l'utilisation des graisses pendant la nuit."
Exposer à la lumière naturelle ou artificielle durant quatre jours
Pour les besoins de l’étude, les auteurs ont recruté 13 personnes atteintes de diabète de type 2, qui ont séjourné dans des centres de recherche. Leurs repas et leurs activités ont été surveillés tout au long de l’expérience. Durant environ quatre jours, les volontaires ont été exposés à deux conditions d'éclairage pendant des heures de bureau (de 8h à 17h) de manière aléatoire et croisée : la lumière naturelle des fenêtres et l'éclairage artificiel par des LED. Pendant l'intervention à la lumière du jour, l'intensité lumineuse était généralement la plus élevée à 12h30, avec une valeur moyenne de 2.453 lux. Quant à la lumière artificielle, elle était constante à 300 lux. Lors des soirées, la lumière était faible et la période de sommeil se faisait dans l'obscurité. Ensuite, les participants ont dû faire une série de tests métaboliques. Leur glycémie a été enregistrée en continu par des capteurs portés sur la partie supérieure de leur bras.
Glycémie : un taux normal grâce à l’exposition à la lumière du jour
Selon les résultats, la lumière du jour améliorait le contrôle de la glycémie et l'utilisation des nutriments en cas de diabète de type 2. Dans le détail, la glycémie est restée dans la fourchette normale plus longtemps pendant l’exposition à la lumière naturelle que durant l’exposition à la lumière artificielle (59 % des 4,5 jours contre 51 %). Le « rapport d'échange respiratoire » était plus faible pendant l’exposition à la lumière du jour que durant l'intervention à la lumière artificielle, ce qui indique que les participants ont trouvé plus facile de passer des glucides aux graisses comme source d'énergie lorsqu'ils étaient exposés à la lumière du jour.
"Allez dehors quand vous le pouvez" si vous travaillez dans un bureau peu exposé à la lumière naturelle
Autre constat : les gènes Per1 et Cry1, qui contribuent à contrôler les rythmes circadiens, étaient plus actifs à la lumière naturelle. "Nos recherches montrent que le type de lumière auquel vous êtes exposé a une incidence sur votre métabolisme. Si vous travaillez dans un bureau où vous n'êtes pratiquement pas exposé à la lumière naturelle, cela aura un impact sur votre métabolisme et sur votre risque ou votre contrôle du diabète de type 2, alors essayez d'avoir autant de lumière du jour que possible, et idéalement, allez dehors quand vous le pouvez. Des recherches supplémentaires sont encore nécessaires pour déterminer dans quelle mesure la lumière artificielle affecte le métabolisme et le temps qu'il faut passer à l'extérieur pour compenser cet effet", a conclu Ivo Habets.