- Au cours d’un suivi de 16 ans, 25.987 cas d’hypertension ont été enregistrés.
- Les patientes dormant moins de sept à huit heures par nuit et ayant du mal à s’endormir présentaient un risque plus élevé de développer cette maladie chronique.
- Les troubles de sommeil peuvent conduire à une série d'événements susceptibles d'augmenter la rétention de sodium, la rigidité artérielle et le débit cardiaque.
On le sait : dormir suffisamment n'a jamais été aussi difficile. En outre, dans le monde entier, les taux d’hypertension artérielle sont aussi alarmants. Ainsi, des chercheurs du Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School ont voulu analyser le lien entre les difficultés à s’endormir et la durée du sommeil avec le risque d'hypertension chez les femmes.
Une durée de sommeil plus courte associée à un risque plus élevé d'hypertension
Pour les besoins de leur étude, ils ont suivi, pendant 16 ans, 66.122 femmes âgées de 25 à 42 ans, qui ne souffraient pas d’hypertension au moment de l’inscription. Les scientifiques ont collecté des informations sur divers facteurs, tels que l'âge, l'indice de masse corporelle, le régime alimentaire, le mode de vie, l'activité physique, les antécédents d'apnée du sommeil et les antécédents familiaux d'hypertension des participantes. Dans le cadre des travaux, les scientifiques américains ont évalué la durée de leur sommeil en 2001, puis à nouveau en 2009, en enregistrant le nombre moyen d'heures dormies sur une période de 24 heures. Ils ont aussi mesuré la difficulté à s'endormir, à rester endormi ou à se réveiller tôt le matin.
Selon les données, les femmes ayant des difficultés à s'endormir présentaient en moyenne un indice de masse corporelle plus élevé, une activité physique plus faible et une alimentation moins saine. De plus, ces dernières étaient plus susceptibles de fumer, de boire de l'alcool et d'avoir déjà été ménopausées. "Nous avons enregistré 25.987 cas d’hypertension", ont précisé les auteurs dans les recherches publiées dans la revue Hypertension. Par rapport aux patientes qui dormaient 7 à 8 heures, celles ayant une durée de sommeil plus courte présentaient un risque significativement plus élevé d'hypertension. De même, les volontaires ayant du mal à s’endormir et à rester endormies étaient également plus susceptibles de développer une hypertension. Le fait de se réveiller tôt le matin n’était pas associé à ce risque accru.
Rétention de sodium, rigidité artérielle, débit cardiaque : les troubles du sommeil en cause
Bien que la nature exacte de l’association entre le sommeil et le risque d'hypertension soit inconnue, l’équipe a déclaré que les troubles de sommeil pouvaient conduire à une série d'événements susceptibles d'augmenter la rétention de sodium, la rigidité artérielle et le débit cardiaque, conduisant potentiellement à l'hypertension. Les perturbations du cycle veille/sommeil peuvent également influencer l’activité de constriction/relaxation des vaisseaux sanguins et la fonction des cellules qui régulent le tonus vasculaire.
"J'espère que ces résultats soulignent davantage le rôle crucial d'un sommeil de qualité dans notre bien-être général. L'American Academy of Sleep Medicine recommande de dormir sept heures ou plus par nuit, et si vous n'arrivez pas à vous endormir ou à rester endormi, cela vaut la peine d'explorer les raisons de cette situation", a conclu Shahab Haghayegh, auteur des travaux, dans un communiqué.