- À l’heure actuelle, la chimiothérapie, la chirurgie, la radiothérapie et l’immunothérapie sont préconisées pour traiter le cancer du sein triple négatif.
- Une équipe scientifique américaine mène un essai clinique de phase 2, afin de développer un vaccin préventif contre le cancer du sein triple négatif.
- Si les résultats de l’essai sont concluants, ce vaccin préventif pourrait être utilisé pour d’autres types de tumeurs comme les cancers de l’ovaire et de l’endomètre.
Le cancer du sein triple négatif représente 10 à 15 % des cancers du sein, selon le Centre Baclesse. "L’expression "triple négatif" signifie que les cellules tumorales n’expriment ni des récepteurs aux hormones (œstrogène et progestérone) ni le récepteur HER 2. Cela signifie que certains traitements médicamenteux (hormonothérapie et thérapie ciblée anti-HER2) ne seront pas efficaces", explique l’institution sur sa plateforme en ligne.
La mise au point d’un vaccin préventif contre le cancer du sein triple négatif
On peut donc avoir recours à la chimiothérapie, la chirurgie, la radiothérapie et l’immunothérapie pour traiter le cancer du sein triple négatif. Toutefois, les recherches continuent, notamment pour prévenir les risques de cette maladie. En mai 2023, la clinique de Cleveland (États-Unis) a annoncé débuter la deuxième phase de son essai clinique sur un vaccin conçu pour prévenir le cancer du sein triple négatif.
Pour développer ce vaccin préventif, les chercheurs ont utilisé les résultats d’études réalisées en laboratoire et menées au Cleveland Clinic Lerner Research Institute par l'immunologiste Vincent Tuohy. Ce dernier avait observé que l'activation du système immunitaire contre une protéine, appelée α-lactalbumine, permettait de prévenir le cancer du sein chez les souris présentant un risque de développer la maladie.
Le vaccin contre le cancer du sein triple négatif cible donc la protéine α-lactalbumine, qui est généralement exprimée lorsqu’une femme allaite son enfant. Néanmoins, il a été démontré que cette protéine peut être produite par des tumeurs touchant le sein alors qu'elles ne sont pas censées le faire. En 2021, une première phase d’un essai clinique, mené par le Dr Thomas Budd, oncologue, a débuté. "L'idée générale est que l'α-lactalbumine pourrait être une cible immunologique, c'est-à-dire que nous pourrions stimuler le système immunitaire pour qu'il attaque les cellules qui produisent cette protéine", a-t-il expliqué.
"Notre objectif à long terme est de déterminer si ce vaccin peut prévenir le cancer du sein"
Cette première phase de l’essai clinique devrait se conclure d’ici la fin de l’année 2023. L’objectif a été de déterminer le dosage approprié chez les patientes atteintes d’un cancer du sein à un stade précoce et d'optimiser la réponse immunitaire de l'organisme au vaccin.
Pour la seconde phase, les chercheurs ont recruté six à douze femmes non atteintes d’un cancer triple négatif, mais porteuses de mutations génétiques, les exposant au risque de développer un cancer du sein, ou ayant des antécédents familiaux de cancer du sein.
Aux yeux des scientifiques, ce vaccin préventif pourrait être utilisé pour d’autres types de tumeurs comme les cancers de l’ovaire et de l’endomètre. "L'essai fait partie d'un long parcours qui, nous l'espérons, aboutira à un vaccin capable de prévenir au moins une partie du cancer du sein (…) notre objectif, à long terme, est de déterminer si ce vaccin peut prévenir le cancer du sein - en particulier les formes les plus agressives de la maladie - avant qu'il ne se déclare", a noté le Dr Thomas Budd.