- Les parodontites graves affectent 19 % de la population adulte mondiale, soit plus d'un milliard de personnes dans le monde.
- La parondontite favorise la fibrose, une cicatrisation de l'appendice auriculaire gauche du coeur.
- Une étude a montré que plus la parodontite était grave, plus la fibrose l'était, entrainant ainsi un risque de fibrillation auriculaire.
Les parodontites graves toucheraient environ 19 % de la population adulte mondiale, soit plus d'un milliard de personnes, selon l'Organisation mondiale de la Santé.
La parodontite est une inflammation chronique des tissus de soutien des dents. Elle se caractérise par des gencives rouges, enflées et qui saignent facilement. Si elle n'est pas traitée, elle peut entraîner des problèmes plus graves, tels que la perte des dents.
La fibrose est favorisée par l'inflammation des gencives
Une étude, publiée dans la revue JACC : Clinical Electrophysiology, a montré un lien entre la parodontite et la fibrose. L'inflammation chronique des gencives peut déclencher une réponse inflammatoire systémique, favorisant ainsi la fibrose dans les tissus cardiaques. "La parodontite est associée à une inflammation [présente depuis longtemps] et l'inflammation joue un rôle clé dans la progression de la fibrose et de la fibrillation auriculaire, expose Shunsuke Miyauchi, l’un des auteurs, dans un communiqué. Nous avons émis l'hypothèse que la parodontite favorise la fibrose.”
La fibrose est la cicatrisation de l’appendice auriculaire gauche (AAG), une petite cavité dans l’oreillette gauche du cœur, qui peut entraîner un rythme cardiaque irrégulier appelé fibrillation auriculaire. Celle-ci est définie par l’Assurance Maladie comme un trouble du rythme cardiaque qui provoque des palpitations. L’âge, l'obésité, le diabète, l’apnée du sommeil, l'hyperthyroïdie constituent des facteurs de risque. Elle peut entraîner des complications graves, telles que des caillots sanguins, des accidents vasculaires cérébraux ou une insuffisance cardiaque.
Les scientifiques ont étudié les données de santé de 76 patients atteints de maladie cardiaque afin de vérifier l'hypothèse que la parodontite favorise la fibrose et donc la fibrillation auriculaire. Les chercheurs ont également analysé des échantillons de tissus des AAG des participants.
La parodontite est un facteur de risque de la fibrillation auriculaire
Les chercheurs ont pu constater que plus la parodontite était importante, plus la fibrose l'était. Ils en ont conclu que les personnes atteintes de parodontite avaient un risque plus élevé de développer une fibrillation auriculaire.
"Cette étude apporte des preuves que la parodontite peut aggraver la fibrose et être un nouveau facteur de risque de la fibrillation auriculaire”, indique Yukiko Nakano, l’un des auteurs, qui espère qu’avec ces travaux, cette maladie pourra être comptabilisée parmi les facteurs de risque.
"Des preuves supplémentaires sont nécessaires pour établir que la parodontite contribue à la fibrose auriculaire de manière causale et que les soins parodontaux peuvent modifier la fibrose, nuance Yukiko Nakano. L'un de nos objectifs est de confirmer que la parodontite est un facteur de risque modifiable de la fibrillation auriculaire et [d’inclure les dentistes] à la prise en charge globale de la fibrillation auriculaire. La parodontite est un facteur de risque modifiable (...) de la fibrillation auriculaire."
Il faut souligner que la parodontite est une affection évitable et traitable, notamment avec un bon entretien de l'hygiène bucco-dentaire et des visites régulières chez le dentiste.