Un mois de précipitations en moins de 24 heures. Vendredi 29 septembre, des inondations ont frappé la ville de New-York. Selon ABC News, 28 personnes ont été secourues, et aucune victime n’est à déplorer. Selon une étude parue dans The BMJ, les effets des inondations pourraient persister dans le temps. D’après les auteurs de ces travaux, les personnes vivant dans une zone touchée par des inondations ont un risque de décès plus élevé, jusqu’à six semaines après la catastrophe.
Inondations : un risque de décès accru notamment pour les personnes âgées
Les chercheurs ont étudié 761 groupes de population de 34 pays qui avaient connu au moins une inondation au cours de la décennie 2000-2019. Au total, ils ont analysé 47,6 millions de décès, toutes causes confondues, dont 11,1 millions étaient liés à des problèmes cardiovasculaires et 4,9 millions à des troubles respiratoires. D’après leurs conclusions, le risque de mourir augmente et persiste jusqu'à 60 jours (50 jours pour la mortalité cardiovasculaire) après une journée d'inondation, augmentant de 2,1 % pour les décès toutes causes confondues, de 2,6 % pour les décès liés à des troubles cardiovasculaires et de 4,9 % pour les décès consécutifs à des problèmes respiratoires. Le pic d’augmentation du risque se situe à 25 jours après les inondations.
Selon le professeur Yuming Guo, l’un des auteurs principaux de cette recherche, ces associations inondations-mortalité variaient selon le type de climat local et étaient plus fortes dans les populations à faible statut socio-économique ou à forte proportion de personnes âgées. "Nous savons maintenant qu'à la question : les risques de mortalité changent-ils après les inondations dans la population générale ? La réponse est oui, et cela doit être pris en compte dans les réponses politiques aux inondations", a-t-il déclaré.
Comment expliquer l’augmentation du risque de décès après une inondation ?
Plusieurs facteurs contribuent à l’augmentation du risque de décès après une inondation. Cela peut être la contamination des aliments et de l'eau, l'exposition à des agents pathogènes, comme les champignons, les bactéries et les virus, un accès restreint aux services de santé ou encore des troubles psychologiques consécutifs à la catastrophe. Pour Yuming Guo, les professionnels de santé doivent être conscients des risques sanitaires accrus consécutifs aux inondations, en particulier dans les communautés vulnérables et en cas d'inondations persistantes. "Ils devraient intégrer ces connaissances dans leur pratique et se préparer aux demandes accrues de services de santé pour réduire les décès évitables dus à des causes naturelles", estime-t-il.
Inondations : des catastrophes naturelles plus fréquentes dans les années à venir
Le professeur recommande aux institutions de santé de surveiller l'évolution du taux de mortalité dans les 25 jours suivant les inondations pour "mettre en place des interventions rapides". Le scientifique appelle aussi à la mise en place de mesures pour s’adapter au réchauffement climatique et à "l'augmentation prévue des inondations à l'échelle mondiale". Aujourd’hui, elles représentent près de la moitié de toutes les catastrophes naturelles enregistrées dans le monde, et les scientifiques estiment qu’elles devraient augmenter en gravité, en durée et en fréquence à cause du changement climatique.