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MICI

Goutte : les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin augmentent le risque

Par Mégane Fleury

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin sont fortement associées aux crises de goutte. Ce serait particulièrement le cas pour la maladie de Crohn. 

iLexx/istock
Une étude montre une association entre crise de goutte et maladie inflammatoire chronique de l'intestin.
Elle est plus forte entre la maladie de Crohn et la crise de goutte.
Avec un traitement adapté, il est possible de réduire la fréquence de ces crises.

Plus de 200.000 personnes souffrent d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, selon des chiffres de l’Inserm. Le terme désigne différentes maladies, toutes caractérisées par une inflammation des parois de l’intestin. Les principaux symptômes sont intestinaux, comme les maux de ventre ou la diarrhée, mais ils peuvent aussi toucher d’autres parties du corps. "Dans 20 % des cas, les patients présentent des manifestations extradigestives de leur maladie : arthrites (inflammation des articulations), psoriasis (inflammation cutanée) ou encore uvéites (inflammation oculaire)", précise l’Inserm. Selon une nouvelle étude, les MICI pourraient être associées à une autre pathologie : la goutte. Les auteurs développent leur thèse dans la revue spécialisée JGH Open. 

MICI et goutte : un lien avec l’acide urique ?

Les crises de goutte sont consécutives à un excès d’acide urique dans le sang, qui engendre des dépôts de microcristaux d’acide urique dans les articulations et les tissus environnants. "Des études montrent une altération du métabolisme de l’acide urique dans les MICI", rappellent les auteurs de cette recherche, des scientifiques de la clinique Cleveland, aux États-Unis. Ils ont décidé de travailler sur l’association potentielle entre ces deux maladies chroniques. 

Crise de goutte : les personnes atteintes de MICI sont plus à risque  

Pour y parvenir, ils se sont appuyés sur les données de près de 250.000 personnes, atteintes de la maladie de Crohn ou de colite ulcéreuse. "Les chercheurs ont découvert que 4,3 % des patients atteints de colite ulcéreuse et 5,61 % des patients atteints de la maladie de Crohn souffraient également de goutte", concluent-ils. Ils ont aussi observé que les hommes étaient plus présents dans le groupe colite ulcéreuse et goutte que dans le groupe maladie de Crohn et goutte. "Pour les patients atteints de la maladie de Crohn et de colite ulcéreuse ayant subi une résection intestinale, l'association avec la goutte était plus forte que chez ceux sans chirurgie", complètent-ils. Cette opération est proposée aux personnes résistantes aux traitements. "Après dix ans d’évolution de la maladie, plus d’un patient sur deux a subi une intervention afin de retirer le segment de son tube digestif le plus atteint", précise l’Inserm. 

MICI : comment identifier une crise de goutte ? 

Pour les auteurs, plusieurs mécanismes physiopathologiques pourraient expliquer cette association entre crise de goutte et MICI. "Nous recommandons que les patients atteints de MICI qui présentent une nouvelle arthrite fassent l'objet d'une enquête approfondie pour la goutte", recommandent-ils. L’Assurance Maladie indique que le diagnostic de la goutte est réalisé en différentes étapes. La première consiste à identifier la présence de facteurs de risque, comme les antécédents familiaux, puis, les professionnels de santé estiment la fréquence des crises. Enfin, des examens permettent d’identifier les dépôts d’acide urique sous la peau et de mesurer son dosage dans le sang. "La mise en route d’un traitement de fond permet une baisse de l’uricémie et les crises de goutte deviennent rares", prévient l’Assurance Maladie.