Le stress fait partie intégrante de notre quotidien, au point qu'il est souvent surnommé le mal du 21e siècle. S'il est chronique, il peut même entraîner des problèmes de santé importants et augmenter les risques de plusieurs troubles, notamment de démence. Et cela, même au sein du groupe des 18 - 65 ans, si on en croit une étude des chercheurs du Karolinska Institutet publiée dans la revue Alzheimer's Research & Therapy.
Ils ont découvert que le stress chronique et la dépression accroîent les risques de cette population de recevoir un diagnostic de déficience cognitive légère ou de la maladie d'Alzheimer.
Stress chronique et dépression : 4 fois plus de risque d'avoir Alzheimer
Les chercheurs ont identifié plus de 44.000 personnes âgées de 18 à 65 ans souffrant de stress chronique et/ou de dépression dans la base de données compilant les soins de santé de la région de Stockholm. Ils les ont suivies pendant huit ans pour voir combien d'entre elles ont ensuite été diagnostiquées avec un trouble cognitif léger ou la maladie d'Alzheimer.
La comparaison avec des volontaires ne présentant pas ces maux a montré que le risque de maladie d'Alzheimer était plus de deux fois plus important chez les individus stressés ou dépressifs de moins de 65 ans par rapport à leurs pairs qui ne le sont pas. De plus, il était jusqu'à quatre fois plus élevé, si le patient souffrait de stress chronique et de dépression en même temps. Le risque de développer une déficience cognitive était similaire à ces chiffres.
Démence : mieux prendre en charge les personnes stressées ou déprimées
"Il est très rare que les personnes de ce groupe d'âge (18 - 65 ans, NDLR) développent la démence, nous devons donc identifier tous les facteurs de risque possibles de la maladie", explique le Dr Carlsson de Karolinska Institutet, auteur principal de la recherche. "Nous montrons ici que le diagnostic est plus fréquent chez les personnes qui ont souffert de stress chronique ou de dépression, mais plus d'études seront nécessaires si nous devons démontrer une causalité."
Il ajoute dans un communiqué de son établissement que cette découverte est "importante", car elle permet "d'améliorer les efforts de prévention et de mieux comprendre les liens avec les autres facteurs de risque de démence".
L'expert et son équipe ont d'ailleurs prévu de poursuivre leur travail en développant des questionnaires et des tests cognitifs pour aider à identifier précocement les personnes à risque de démence.