Alors qu'en France, une plainte vient d'être déposée contre le vaccin anti-HPV Gardasil, le Royaume-Uni s'apprête à franchir un pas supplémentaire en faveur de cette vaccination recommandée dans la prévention du cancer du col de l'utérus. D'après des informations du quotidien britannique The Gardian, les conseillers du gouvernement de David Cameron seraient actuellement en train d'examiner si ce vaccin contre les papillomavirus (HPV) ne devrait pas également être proposé aux jeunes garçons et aux homosexuels. Le but de la mesure, étendre l'efficacité de la couverture vaccinale anti-HPV, mais aussi éviter d'autres pathologies comme des cancers de la bouche.
Eviter la transmission à sa partenaire
A l'heure actuelle les recommandations britanniques sont les suivantes : le vaccin contre le HPV est systématiquement proposé aux filles du secondaire âgés de 12 et 13 dans le cadre du programme de vaccination des enfants du National Health Service. A ce titre, la Grande-Bretagne propose aux jeunes filles le fameux vaccin Gardasil, censé protèger contre les deux principaux types de HPV qui sont responsables de plus de 70 % des cancers du col utérin au Royaume-Uni. Un vaccin dans la tourmente actuellement dans l'Hexagone.
Mais, pour étendre encore la protection des jeunes britanniques contre le virus du papillome humain, les experts britanniques ont soufflé dans les oreilles des conseillers du gouvernement qu' étendre la vaccinnation anti-VPH à d'autres populations présentait aussi un intérêt. En recommandant la vaccination pour les jeunes garçons, les Centers for Disease Control and Preventio américains souhaitent réduire le poids global de l'infection virale en évitant que ces derniers ne transmettent la maladie à leur partenaire.
Vaccination anti-HPV et réduction des cancers de la bouche
Par ailleurs, les conseillers du gouvernement britanniques pensent que le vacin anti-HPV, devrait également être proposé aux couples homosexuels. D'après des experts britanniques, la vaccination anti-HPV dans cette population garçons devrait aussi réduire le nombre de cas de cancer de la bouche. Ces derniers sont en effet en forte augmentation au cours des dernières années (de 4400 par année en 2002 à 6200 en 2012), selon le Cancer Research UK. Et les deux tiers de ces pathologies surviennent chez les hommes.
Pour rappel, le lien entre pratiques sexuelles orales et cancer de la gorge a en effet déjà été mis en évidence. En 2010, les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) avaient observe « une lente épidémie de cancers de la voie buccale, aux Etats-Unis et dans des pays d'Europe du nord, provoqués par des papillomavirus transmis sexuellement. »
Un risque réel donc nous parlait récemment dans pourquoidocteur le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et spécialiste de la sexualité. « Sur le plan théorique, on peut le comprendre, dans la mesure où ce sont des papillomavirus qui peuvent exister, et que la femme peut avoir des papillomavirus, qui lui donnent, à elle, habituellement, le cancer du col, si jamais il y a un rapport avec pénétration, etc. Mais si ces papillomavirus sont là, il y a de fortes chances qu’ils soient au niveau de la vulve et du vagin. Et donc, s’il y a répétitivement un cunnilingus, le papillomavirus peut se transférer. Enfin, ce spécialiste alertait aussi sur le risque identique avec la fellation.