C’est un résultat surprenant : faire du sport de manière régulière serait aussi efficace que la prise d’antidépresseurs, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Affective Disorders.
Dépression : du sport deux à trois fois par semaine pour lutter contre la maladie
Pour parvenir à ce résultat, l’équipe de chercheurs dirigée par la Professeure Brenda Penninx, de la Vrije University à Amsterdam (Pays-Bas), a suivi 141 patients souffrant de dépression et/ou d’anxiété.
Pendant les seize semaines de l’étude, ceux-ci devaient, au choix, prendre leur traitement médicamenteux (antidépresseurs) ou faire du sport, plus précisément de la course à pied à raison de deux à trois séances de 45 minutes par semaine. 45 personnes ont choisi la première option et 96 la seconde.
“Cette étude a donné aux personnes anxieuses et déprimées un choix réel, un médicament ou de l'exercice, indique le Professeur Brenda Penninx dans un communiqué. Fait intéressant : la majorité a opté pour l'exercice. Ce qui a conduit à un nombre plus élevé dans le groupe de course à pied que dans le groupe de médicaments.”
À la fin des seize semaines, il y avait une amélioration de la dépression et/ou de l’anxiété chez 44 % des personnes des deux groupes. Les sportifs ont eu d’autres bénéfices avec une perte de poids, une diminution de leur tour de taille, de leur tension artérielle et de leur fonction cardiaque.
Ne pas arrêter de prendre des antidépresseurs pour se mettre au sport
"Il est important de dire qu'il y a de la place pour les deux thérapies dans le traitement de la dépression”, souligne l'experte. En effet, les conclusions de cette étude ne doivent pas être mal interprétées : les personnes qui suivent un traitement antidépresseur ne doivent pas l’arrêter pour se mettre au sport. Tout changement de prise médicamenteuse doit être validé en amont par un professionnel de santé.
“Les antidépresseurs sont généralement sûrs et efficaces. Ils fonctionnent chez la plupart des patients, explique la Pr Brenda Penninx. Néanmoins, nous devons étendre notre arsenal thérapeutique, car tous les patients ne répondent pas aux antidépresseurs ou ne sont pas prêts à les prendre. Nos résultats suggèrent que la mise en œuvre d'une thérapie par l'exercice est quelque chose que nous devrions prendre beaucoup plus au sérieux, car elle pourrait être un bon choix, et peut-être même meilleur, pour certains de nos patients.”
Selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les traitements antidépresseurs sont efficaces dans près de 70 % des cas, ce qui signifie qu’environ un tiers des patients ne répondent pas du tout au traitement.