La dépression saisonnière "frappe" généralement les gens à la fin de l'automne ou au début de l'hiver. C'est pourquoi pour Norman Rosenthal, psychiatre à la faculté de médecine de l'université de Georgetown, et Kelly Rhona, professeure de sciences psychologiques à l'Université du Vermont, le début de la période automnale est le moment idéal pour adopter des habitudes aidant à éviter ces variations de l'humeur.
La luminothérapie lutte contre la dépression saisonnière
La dépression saisonnière, aussi appelée Trouble Affectif Saisonnier (TAS), est due à la baisse de lumière, car le manque de soleil engendre une diminution des niveaux de sérotonine, l’hormone du bonheur. Cela génère des troubles de l’humeur, voire la dépression. "La bonne nouvelle est que vous avez affaire à un phénomène prévisible, explique le psychiatre Norman Rosenthal au Washington Post. La mauvaise nouvelle, c’est que ce n’est pas toujours aussi prévisible qu’on le souhaiterait.”
Mais que faire pour éviter d'en souffrir ? Misez sur la luminothérapie. Cette méthode permet de lutter contre le manque de lumière et de prévenir la dépression saisonnière. “N’attendez pas que la dépression soit profondément installée, indique Kelly Rohan. Le tout premier jour où vous vous réveillez et dites “Oh mon Dieu, je me sens plus fatigué qu’hier”, cela doit être le signal pour reprendre la luminothérapie.” Vous pouvez donc acheter une lampe de luminothérapie pour une utilisation à domicile, mais l’appareil doit être classé “dispositif médical”.
TAS : avoir des routines qui font du bien au corps et à la tête
Lorsque les températures et la luminosité baissent, il peut être tentant de passer en mode "hibernation" et éviter les activités extérieures. Très mauvaise idée selon la Pr Kelly Rohan. Essayez d'être "vraiment attentif aux routines qui servent à maintenir une bonne santé mentale et essayez de les suivre autant que possible”.
Autrement dit : faire du sport, avoir des loisirs, voir ses amis, sortir, faire des balades. Il est aussi important de dormir suffisamment à un rythme régulier. C’est-à-dire se lever et se coucher aux mêmes heures.
De plus, le Dr Rosenthal note que les personnes qui souffrent de TAS, ont souvent fait des associations négatives avec les signes de l'automne et de l'hiver. Pour lui, il peut donc être bon d'essayer de voir ces saisons sous un autre jour en faisant la liste des "bonnes choses" qui s'y passent (les jolies couleurs des feuilles des arbres automnes, les premières neiges...).
Dépression saisonnière : il faut en parler
Pour lutter contre du trouble affectif saisonnier, il faut bien identifier les symptômes de la dépression qui se caractérise par :
- une fatigue ;
- une tristesse ;
- une mauvaise humeur ;
- un manque d’initiative ;
- une perte d’intérêt en général ;
- une diminution du plaisir dans les activités qui nous plaisaient auparavant ;
- une irritabilité ;
- baisse de la libido.
"Les symptômes du TAS sont légèrement différents. Dans la dépression, qui n’est pas liée aux variations saisonnières, les personnes dorment et mangent moins. Au contraire dans le TAS, elles dorment et mangent souvent plus", indique le Royal College of Psychiatrists sur son site internet.
Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin, surtout si les symptômes font obstacle à votre vie quotidienne. “La dépression est un problème de santé mentale grave”, insiste Kelly Rohan dans l'article de journal américain.
Si les symptômes sont importants, le professionnel de santé vous proposera peut-être un traitement médicamenteux ou pourra aussi vous orienter vers un spécialiste. D’après une étude publiée en 2016, les patients qui suivent une thérapie cognitivo-comportementale pour lutter contre la dépression saisonnière ont moins de récidives les hivers suivants.