"Nous vivons un moment important, l'arrivée prochaine d'un enfant. Je veux le dire haut et fort, montrer que c'est possible pour deux femmes en couple." Dans une interview accordée à la Tribune, Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la Biodiversité, a confié être tombée enceinte via une PMA (Procréation Médicalement Assistée).
"Nous avons eu de la chance, car en région parisienne, il n'y a pas de pénurie de gamètes, ce qui n'est pas le cas partout en France malheureusement", a-t-elle ajouté, devenant ainsi la première membre du gouvernement à assumer cette pratique.
Ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires
Alors qu’elle n’était accessible qu’aux couples hétérosexuels avec des problèmes de fertilité ou porteurs d'une maladie grave transmissible, la PMA a été ouverte aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires par une loi de bioéthique promulguée le 2 août 2021.
"Depuis la nouvelle loi de bioéthique, les centres publics sont saturés de demandes avec l'arrivée de femmes célibataires ou lesbiennes sur ce marché, et les délais d'attente sont trop longs, notamment pour celles qui arrivent à la limite d'âge [37 ans, ndlr]. En ce moment, je vois plein de patientes de plus de 36 ans qui viennent me voir pour préserver leurs ovocytes, et je dois les envoyer en Espagne. C'est dommage", m’expliquait il y a peu Nadia Kazdar, médecin biologiste spécialisée dans la fertilité.
De plus en plus d'enfants conçus via la PMA en France
Selon l'Agence de biomédecine, la proportion d'enfants conçus via l'assistance médicale à la procréation (PMA) parmi ceux nés chaque année sur notre sol augmente constamment depuis 2009 (3,3% en 2018 contre 2,6% à cette date).
Derrière le terme de "procréation médicalement assistée", qui désigne la rencontre "forcée" entre un ovule et un spermatozoïde, se cache en réalité deux techniques. La première est la FIV (fécondation in vitro). Dans ce cas, la fécondation se fait en laboratoire, puis l’œuf est transféré dans l’utérus de la femme qui souhaite avoir un enfant. L’autre processus, appelé "insémination artificielle", consiste quant à lui à placer du sperme dans l’utérus de la femme sans qu’il y ait de rapport sexuel.