L’American Heart Association, l’association américaine de cardiologie, identifie une nouvelle pathologie. Dans un article paru dans sa revue, Circulation, le 9 octobre, elle présente ses conclusions sur le syndrome métabolique cardio-rénal. Pour ces experts, il correspond aux liens entre les maladies cardiovasculaires, les maladies rénales, le diabète de type 2 et l’obésité. Le syndrome s’échelonne en différents stades : du 0, correspondant à l’absence de facteurs de risque, au 4, qui concerne les personnes les plus à risque de maladie cardiovasculaire et/ou d’insuffisance rénale.
Syndrome métabolique cardio-rénal : la conjonction entre différentes pathologies
"Le syndrome métabolique cardio-rénal est une conséquence de la prévalence historiquement élevée de l'obésité et du diabète de type 2 chez les adultes et les jeunes", détaillent ces spécialistes. Le diabète de type 2 et l’obésité sont des conditions métaboliques qui sont également des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires." Ils ajoutent que pour les personnes atteintes de diabète de type 2 ou d’insuffisance rénale chronique, les maladies cardio-vasculaires sont la cause de décès la plus fréquente.
Quels sont les différents stades du syndrome métabolique cardio-rénal ?
Pour ces scientifiques, l’enjeu est de mieux prévenir ce syndrome et de mieux le prendre en charge. Pour ce faire, ils ont établi différents stades. Le premier correspond à l’absence de facteurs de risque. "L’objectif à ce stade est de prévenir le syndrome métabolique cardio-rénal, développent-ils. Cela passe par l’adoption d’une hygiène de vie saine : alimentation équilibrée, activité physique, sommeil régulier, arrêt du tabac, etc. Dans leur texte, les chercheurs suggèrent de dépister les adultes au stade 0 tous les trois à cinq ans pour évaluer la tension artérielle, les triglycérides, le cholestérol HDL et la glycémie.
Le premier stade est atteint en cas d’excès de graisse corporelle et/ou de prédiabète. "Un soutien à des changements de mode de vie sains (alimentation saine et activité physique régulière) et un objectif de perte de poids d'au moins 5 % chez les personnes au stade 1 sont recommandés, avec un traitement de l'intolérance au glucose si nécessaire, indiquent-ils. Un dépistage tous les deux à trois ans est conseillé pour évaluer la tension artérielle, les triglycérides, le cholestérol et la glycémie."
Au stade 2, les personnes concernées ont des facteurs de risque métaboliques et parfois une maladie rénale. "Le stade 2 inclut les personnes atteintes de diabète de type 2, d'hypertension artérielle, d'hypertriglycérides ou de maladie rénale", développent les scientifiques. À ce stade, ils estiment nécessaire de s’attaquer aux facteurs de risque "afin de prévenir la progression vers une maladie cardiovasculaire et une insuffisance rénale". Cela passe par différents traitements adaptés et un suivi médical régulier.
Le stade 3 est associé à une maladie cardiovasculaire précoce chez les personnes présentant des facteurs de risque métaboliques ou une maladie rénale ou chez celles présentant un risque élevé de maladie cardiovasculaire. "L’objectif des soins au stade 3 est d’intensifier les efforts pour prévenir les personnes présentant un risque élevé d’évolution vers une maladie cardiovasculaire symptomatique et une insuffisance rénale", notent-ils.
Au dernier stade, les personnes ont une maladie cardiovasculaire symptomatique, un surpoids, des troubles rénaux et d’autres facteurs de risque. "À ce stade, les personnes peuvent avoir déjà eu une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral ou déjà souffrir d’insuffisance cardiaque. Ils peuvent également souffrir d'autres problèmes cardiovasculaires", observent les auteurs.
Syndrome métabolique cardio-rénal : une pathologie qui peut régresser
Ces spécialistes donnent aussi une information rassurante : la régression de ce syndrome est possible. Cela signifie que l’adoption d’un mode de vie plus sain, combiné à une perte de poids, peut permettre de "régresser vers des stades inférieurs". Mais pour cela, ils rappellent qu’il est nécessaire d’évaluer correctement le risque d’en souffrir. Les scientifiques de l’American Heart Association estiment qu’une évaluation doit être réalisée dès 30 ans. "L’avis s’aligne sur les recommandations de l’American Academy of Pediatrics selon lesquelles les enfants et les jeunes doivent subir des évaluations annuelles de leur poids, de leur tension artérielle et de leur santé mentale et comportementale, à partir de l’âge de 3 ans", complètent les auteurs. Ils rappellent qu'un bon état de santé se joue dès l’enfance.