Des patients s’inquiètent dans les Hautes-Pyrénées. Comme le rapporte France 3 Occitanie, près de 5.000 personnes ont réceptionné une lettre qui les invite à se faire dépister contre les hépatites B et C et le VIH. Toutes ont reçu des soins dentaires dans des hôpitaux des Hautes-Pyrénées. À cause d’un "défaut de stérilisation du matériel utilisé", la direction de ces établissements de santé craint des contaminations. Les patients concernés ont été soignés dans les hôpitaux de Tarbes-Lourdes et Bagnères-de-Bigorre.
VIH, hépatites : du matériel mal stérilisé lors de soins dentaires
"Lors de votre venue, un matériel spécifique utilisé lors de vos soins a fait l'objet d'un défaut de stérilisation, précise la lettre, publiée par France 3 Occitanie. Ce défaut entraîne un risque extrêmement faible de transmission de la maladie infectieuse. C'est pourquoi, nous tenons à vous informer, dans le cadre de nos obligations d'information et de suivi des patients, et nous vous invitons à prendre rendez-vous avec votre médecin traîtant muni de ce courrier, lequel pourra vous prescrire les tests de dépistage adaptés." Certaines personnes ont reçu la lettre alors même que les soins datent de plus de dix ans.
Risque d’infection après des soins dentaires : des cas similaires à Lyon
Dans l’article, Séverine Lalanne, responsable qualité et chargée de la gestion des risques à l’hôpital de Bagnères-de-Bigorre précise que le défaut de stérilisation concerne des porte-instruments rotatifs, utilisés lors des soins dentaires."Ces porte-instruments rotatifs, il faut qu'ils aillent en stérilisation, explique-t-elle. Ce qui était le cas, mais pas suffisamment, car les recommandations du constructeur indiquaient que d'aller au bout du processus, abîmait l’appareil." Pour le moment, aucun cas d’infection par le VIH ou par une hépatite n’a été signalé. Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produit en France. Au printemps dernier, les Hospices Civils de Lyon ont envoyé des lettres similaires à 5.000 personnes pour les inviter à se faire dépister pour le VIH. Là aussi, un défaut de stérilisation du matériel avait été découvert : tous les patients soignés entre mai et décembre 2022 pouvaient être concernés.
Ces deux cas sont liés comme l’explique Séverine Lalanne. "C'est à la suite d'une pratique professionnelle de la dentiste, laquelle a été en stage ailleurs et à la suite de l'affaire de Lyon où il redonnait les bonnes pratiques, que l'on s'est rendu compte qu'on n'allait pas au bout du processus de stérilisation parce que le constructeur donnait l'information contraire sur le matériel", précise-t-elle. Comme la date de première utilisation de ce matériel est inconnue, l’agence régionale de santé a demandé de remonter jusqu'en 2006 car c’est l’année où les recommandations des bonnes pratiques de la Haute autorité de santé ont été publiées, selon France 3 Occitanie.