Cela pourrait changer la vie des personnes allergiques aux chats. Une entreprise franco-canadienne va tester un vaccin contre l’allergie aux chats auprès d’un groupe de patients à Londres. "Angany Inc. annonce avoir reçu l’autorisation de la MHRA (Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency) pour la première étude clinique menée sur son vaccin candidat ANG-101 pour traiter l’allergie humaine aux chats", développe la société dans un communiqué. Elle précise que c’est une première chez l’humain. L’essai vient de démarrer et ses résultats sont très attendus par l’entreprise.
Allergie aux chats : comment fonctionne le candidat vaccin ?
Appelé ANG-101, le vaccin d’Angany est une bioparticule qui imite la forme et la taille d’un virus et dont la surface est recouverte de milliers de copies de l’allergène majeur du chat, la protéine Fel d 1. "Le traitement potentiel de l’allergie aux chats à l’aide d’un vecteur auto-adjuvant s’appuie sur sa capacité connue à induire de fortes réponses en anticorps IgG spécifiques à l’allergène, tel qu’observé dans des modèles animaux", précise le Professeur Stephen Durham, professeur d’allergologie et de médecine respiratoire au Royal Brompton Hospital de Londres.
De fait, les essais réalisés sur les animaux ont révélé le potentiel de ce vaccin. L’injection a permis "une très forte production d’anticorps capables de bloquer la réaction allergique", estime le co-fondateur d’Angany, Loïc Faye, cité par 20 minutes. D’après le quotidien, le vaccin a été mis au point par une start-up française, Angany Genetics, passée sous direction canadienne en 2017.
Vaccin contre l’allergie aux chats : une alternative à l’immunothérapie
Pour les auteurs de cet essai, le vaccin pourrait devenir une alternative à la désensibilisation. "Une forme d’immunothérapie allergénique, qui nécessite des années d’administration d’allergènes de chat et est associée à un faible taux de réussite ainsi qu’à un risque d’effets secondaires de type allergique", analysent-ils. Comme l’explique l’Assurance Maladie, ce traitement repose sur l’administration sur une longue période, qui peut durer plusieurs années, "d’extraits d’allergènes à doses progressives de façon à stimuler le système immunitaire et à rendre la personne tolérante à la substance". Cela peut être sous forme d’injection sous-cutanée, de gouttes à boire ou de comprimés.
"Le but ultime dans le domaine de l’allergie aux chats est de trouver un vaccin sûr, efficace et facile à administrer qui ne nécessitera pas ce long traitement dont la réponse est souvent sous-optimale, car c’est ce qui caractérise la méthode de désensibilisation classique", estime le Dr Guy Scadding, chercheur clinique au National Heart and Lung Institute de l’Imperial College de Londres.